Non, Abdelilah Benkirane n’a pas été admonesté par les conseillers du roi. Le chef de gouvernement désigné a tenu à le préciser à l’issue de sa rencontre, samedi, au siège de la Primature, avec Abdellatif Menouni et Omar Kabbaj, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du lundi 26 décembre. Selon le journal, Benkirane a également déclaré que la rencontre avec les deux conseillers du roi avait été bien plus simple que les négociations avec Aziz Akhannouch, du RNI, et Mohand Laenser, du MP.
Le chef de gouvernement désigné assure, de même, que l’entrevue avec les deux conseillers du roi s’est passée dans de bonnes conditions. Il s’est même étonné que des gens lui demandent si quelque chose s’était mal passé au cours de cette rencontre. Au contraire, affirme-t-il, «tout s’est déroulé pour le mieux».
Cependant, le chef de gouvernement désigné a refusé de donner plus de détails sur la rencontre, se contentant de se référer au communiqué du cabinet royal y afférent. Il n’a pas voulu, non plus, se prononcer sur l’avenir de l’Istiqlal, pierre d’achoppement des négociations, dans la future majorité gouvernementale. Il s’est limité à annoncer une réunion, en début de semaine, avec Aziz Akhannouch, le président du RNI, suivie d’une autre avec Mohand Laenser, le chef de file du MP.
En reprenant les négociations avec les membres de la majorité sortante, Benkirane semble aller dans le sens du message du roi transmis par ses conseillers, estime le journal. Lequel message, croit savoir le quotidien, veut que le gouvernement soit constitué de la coalition sortante (PJD, RNI, MP et PPS), soit un total de 201 sièges, alors qu’il n’en faut que 198 pour former une majorité parlementaire. Cela, bien sûr, en plus des 19 sièges de l’UC avec lequel le RNI forme déjà un groupe parlementaire, ce qui porte les sièges au nombre de 220. Dans cette configuration, les deux anciens membres de la Koutla, l’Istiqlal et l’USFP, seront confinés à l’opposition.
Pour sa part, rapporte le journal, le secrétariat général du PJD, réuni samedi, a poussé un soupir de soulagement. Ses membres ont retenu de l’initiative royale l'attachement à l’application de la Constitution et, plus particulièrement, de l’article 47. Pour ce qui est de l’Istiqlal, certains de ses dirigeants, cités par le journal, ne voient pas d’inconvénient à rejoindre l’opposition «pour préserver les intérêts suprêmes de la Nation», si cela s’impose. La seule condition qu’ils y mettent, affirment-ils, est que la demande leur en soit faite «non pas par un chef de parti, mais par une institution constitutionnelle».