On s’en souvient, peu de temps après l’investiture du gouvernement, les ministres se sont livrés à une parade de déclarations de patrimoine. L’opinion publique a eu une idée sur les avoirs de nos honorables ministres. On a appris, à titre d’exemple, que nombre d’entre eux étaient endettés jusqu’au cou et qu’ils avaient contracté des crédits auprès des banques pour acheter leurs luxueuses villas.
Abdelilah Benkirane a fait néanmoins une sortie tonitruante. Dans les colonnes d'Akhbar Al Youm, daté du jeudi 12 mars, il jure que sa fonction ne lui a procuré aucun avantage financier. Une fois n’est pas coutume, Benkirane garde son flegme en répondant au journal l’interrogeant sur les insinuations de Hamid Chabat, secrétaire général du parti de l’Istiqlal (PI), lequel l’accusait d’avoir accumulé une grosse fortune après sa prise de fonctions.
Tous les avoirs de Benkirane, dont il a fait part à la Cour des comptes, ne dépassent pas une «modeste usine de javel», dans laquelle il est associé avec son frère et qui lui coûte les "yeux de la tête": 50.000 dirhams de pertes par an.! Et d’insister que c’est lui qui assume les impôts. Benkirane avoue à Akhbar Al Youm qu’il a toujours pensé fermer cette fabrique, mais que le sort des cinqpersonnes qui y travaillent l'en empêche "Je jure que je n’ai rien acquis depuis mes prises de fonctions. Croyez-vous que Benkirane soit le genre de personnes à s’enrichir grâce à sa fonction ?», confie-il à Akhbar Al Youm. Toujours est-il que Bekirane n’a pas pipé mot au sujet du défi d’échanger sa fortune avec celle de Chabat, défi que lui avait proposé ce dernier.
