Mercredi 25 novembre, la cour d’appel de Rabat a connu la comparution des trois personnes présumées coupables de l’assassinat d’un jeune homme de 20 ans dans une ferme sise à Sidi Yahya Zaers, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du vendredi 27 novembre. Le principal présumé accusé dans cette affaire de meurtre avec préméditation n’est autre que le vice-président du Conseil communal de Sidi Bettache, relevant de la province de Benslimane.
Dans un premier temps, le conseiller communal, propriétaire de la ferme où la victime a été retrouvée pendue, alors que sa famille avait lancé un avis de recherche depuis plusieurs jours pour le retrouver, a d’abord prétendu qu’il s’agissait d’un suicide. Mais au vu des problèmes qui existent entre la famille du conseiller communal et celle de la victime, la gendarmerie royale de Sidi Slimane a décidé d’approfondir l’enquête. Surtout que les témoignages recueillis sur place ont donné des versions contradictoires.
Finalement, une expertise scientifique diligentée par la gendarmerie royale a fait basculer l’enquête, car des éléments formels ont prouvé qu’il s’agit, non pas d’un suicide, mais d’un meurtre. Dans la foulée, le conseiller communal, affilié à un parti de gauche qu'Al Akhbar ne nomme pas, son fils et le gardien de la ferme lui appartenant ont été placés en détention provisoire pour les besoins de l’enquête.
Selon Al Akhbar, et en attendant que les résultats de l’expertise scientifique soient rendus publics, les trois présumés coupables sont désormais poursuivis pour homicide volontaire, avec préméditation en plus de la tentative de faire disparaître le cadavre. Deux autres autres personnes, un couple travaillant au sein de la ferme où a eu lieu le meurtre, sont également poursuivies, mais en état de liberté.
Al Akhbar rapporte que lors de l’audience de mercredi, où le juge d’instruction a entendu les coupables dans le respect du protocole anticoronavirus, plusieurs personnes, dont des parents et amis de la victime, ont organisé un sit-in devant la Cour d’appel de Rabat. Soutenus par des associations de la société civile, ils exigent la sanction la plus sévère contre le conseiller communal et son fils, dont ils affirment qu’ils ont planifié l’assassinat du jeune homme de 20 printemps, dans le cadre d'une vendetta entre familles.