«Vous demandez l'autodétermination pour les 20.000 personnes que vous séquestrez dans les camps de Tindouf, mais vous la déniez à un peuple de 12 millions d'habitants», a souligné le représentant permanent du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, en challengeant l'ambassadeur algérien et en lui rappelant que «le peuple kabyle a subi 3 colonisations: ottomane, puis française et maintenant algérienne». Il s’agit de l'occupation la plus longue de l'histoire de l'Afrique, a-t-il déploré, en s’interrogeant sur le fait que l’Algérie ne permet pas au peuple kabyle de s’autodéterminer, de s'exprimer et de choisir librement son destin, comme elle le revendique pour les populations des camps de Tindouf.
Par ailleurs, et en réaction aux habituelles allégations fallacieuses de l’ambassadeur d'Algérie sur la situation des droits de l’homme au Sahara marocain, le diplomate marocain a dénoncé les multiples violations de ces mêmes droits en Algérie, en se référant aux dizaines de communiqués du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme décriant les atteintes aux libertés fondamentales dans ce pays au sombre registre des droits humains.
«Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme a multiplié ses préoccupations par rapport aux persécutions des activistes du Hirak, et des violations massives de leurs droits, notamment, les détentions arbitraires, les restrictions aux libertés fondamentales et les procès iniques», a dénoncé Omar Hilale.
Soutenant la mise à nu de la situation désastreuse des droits de l’homme en Algérie, l’ambassadeur marocain a ajouté que les activistes sont sévèrement condamnés à plusieurs années de prison. Les blogueurs sont emprisonnés sans procès et certains meurent dans les geôles algériennes comme feu Hakim Debazi et la presse est muselée. Voilà la sombre et triste réalité de l’Algérie d'aujourd'hui, a-t-il rétorqué.
Remettant à sa place l’ambassadeur algérien, qui a qualifié le Sahara marocain de «prison fermée», Omar Hilale l’a confronté à ses mensonges: «Vous avez qualifié le Sahara de prison fermée. Si c’était le cas, pourquoi les pays y ont ouvert 27 consulats? Pourquoi le Sahara draine-t-il des investissements étrangers colossaux, car aucun pays n’investirait dans une prison fermée? Pourquoi les diplomates, les délégations étrangères et les milliers de touristes afflueraient-ils dans une prison fermée?», a-t-il martelé, en concluant que «la prison fermée, c’est l’Algérie, où il y a les violations les plus graves des droits de l’homme en Afrique».
S’agissant de la séparatiste Sultana Khaya, mentionnée par son parrain l’ambassadeur d’Algérie, Omar Hilale a brandi la photo de cette séparatiste subversive en treillis militaire et arborant une kalachnikov, lui déniant tout prétendu statut de militante des droits de l'homme. Il a informé l’audience qu’«après investigation, les Nations Unies ont confirmé qu’elle n'était pas une militante, parce qu’elle prône la violence armée, et par conséquent l’ONU s’est définitivement dessaisie de son cas».