Plusieurs personnalités se sont retirées discrètement de la scène politique. Ce phénomène a été noté depuis le lancement des poursuites judiciaires, et l’incarcération pour corruption, de plusieurs élus dont des parlementaires.
D’après le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 15 février, cela a été clairement noté lors du dernier congrès du PAM qui a marqué par l’absence de certaines de ses figures connues.
Dans le même sillage, trois présidents de communes issues des partis de la majorité, qui font face à des poursuites judiciaires pour accusations de crimes financiers, se sont empressés de présenter leurs démissions de leurs formations politiques.
De même, un dirigeant d’un important parti de l’opposition, qui occupait auparavant un haut poste de responsabilité, a également démissionné et pris ses distances avec son parti suite à des accusations de corruption. «L’affaire dans laquelle il est impliqué est actuellement devant la justice chargée des crimes financiers», précise le quotidien.
Par ailleurs, souligne Assabah, plusieurs chefs de partis politiques ont suggéré à certaines membres de leurs partis qui pourraient être soupçonnés de corruption de se faire discrets. Ils ont ainsi été invités à ne pas se montrer ni au Parlement, ni dans les locaux de leurs formations et encore moins lors des activités de leurs parties qu’elles soient publiques ou tenues à huis clos. Cela, poursuit Assabah, dans la perspective de les écarter définitivement de la scène politique. Ils ne pourront, en effet, plus assumer des charges publiques.
Le RNI est le premier parti à avoir entrepris une telle démarche, laisse entendre le quotidien. Sa direction aurait ainsi, rapporte Assabah, donné des instructions strictes aux différentes organisations internes pour écarter les personnes suspectées de corruption de toute responsabilité qu’elle soit de nature organisationnelle ou décisionnelle.
Manifestement, souligne le quotidien, les élites politiques du pays sont inquiètes et gênées par la multiplication des affaires en justice dans lesquelles sont poursuivis des élus. Tout le monde affirme, en effet, que ces personnes ont pu accéder aux partis politiques et à travers eux aux postes électifs, y compris au sein de l’institution législative, en distribuant l’argent à gauche et à droite.
Ce qui, d’après le quotidien, représente un risque sérieux pour la crédibilité de l’action politique dans notre pays et bien sûr, celle des partis politiques. Et naturellement, ce sont les partis politiques qui sont tenus pour responsables de ce fléau et qui, par conséquent, doivent revoir leurs pratiques pour gagner à nouveau la confiance des citoyens.
«L’affaire Moubdiî, Bioui, Naciri, Badraoui et d’autres personnalités du monde politique et du sport, actuellement en état de détention, a dominé le débat sur la scène et a occupé l’opinion publique pendant des semaines», relève le quotidien. Cela au point que, les chefs des partis politiques ont multiplié des sorties pour dénoncer ce phénomène et appuyer les efforts déployés par les pouvoirs publics pour la lutte contre la corruption.
Pour certains analystes, conclut le quotidien, la poursuite des politiciens et des responsables impliqués dans des affaires de corruption, relevées par les rapports de la Cour des comptes et de l’Inspection générale de l’administration territoriale, est une nécessité pour la mise en œuvre des dispositions de la Constitution, en particulier en ce qui concerne la consécration des principes de bonne gouvernance et de transparence.