Intervenant lors de la 77e session de l'Assemblée générale des Nations unies hier, mardi 20 septembre 2022 à New York, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a réaffirmé le soutien constant du Maroc à la cause palestinienne et pour la paix en Libye.
Il a rappelé, à cette occasion, le message adressé par le roi Mohammed VI, à Mahmoud Abbas Abou Mazen, président de l’Etat de Palestine, le 20 décembre 2020, dans lequel le Souverain a réitéré «la position constante du Royaume au sujet de la question palestinienne, fondée sur la solution à deux États, comme convenu internationalement, ainsi que l'attachement aux négociations entre les parties palestinienne et israélienne comme seul moyen de parvenir à un règlement définitif, durable et global à ce conflit».
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En sa qualité de président du Comité Al-Qods, issu de l'Organisation de la coopération islamique, le Roi a réaffirmé que le Maroc ne ménagera aucun effort pour la préservation de l'identité historique et ancestrale de la ville sainte, en tant que terre de coexistence et de paix, de même qu'il continuera à défendre le statut spécial de la ville d'Al-Qods Acharif et le respect de la liberté des rites religieux pour les adeptes des trois religions monothéistes, et de sauvegarder l’inviolabilité de la Mosquée Al-Aqsa.Dans le cadre de l’engagement constant du Maroc à améliorer les conditions de vie des Palestiniens, le Roi a mené une médiation qui a abouti à l'ouverture, sans interruption, du poste-frontière Allenby/Roi Hussein, reliant la Cisjordanie et la Jordanie, ce qui se reflétera positivement sur la vie des Palestiniens et aura des retombées bénéfiques sur le quotidien des Palestiniens et facilitera la circulation des personnes et des biens.
Libye: le Maroc poursuit ses efforts de médiationAbordant la situation en Libye, le Chef du gouvernement a rappelé que partant de l’histoire et de la communauté du destin liant le Maroc à ce pays, et de la dynamique positive créée par l’accord de Skhirat et les pourparlers de Bouznika, le Royaume, conformément à la vision du Roi, poursuit ses efforts en vue d’aider à parvenir à la résolution pacifique du conflit.
«Le Maroc demeure convaincu que la crise en Libye ne peut être réglée que par les Libyens eux-mêmes sans intervention ou agenda étranger», a-t-il indiqué, en rappelant que le Royaume se félicite de la nomination de Abdoulaye Bathily au poste de Représentant spécial pour la Libye et chef de la Mission d’appui de l’ONU dans ce pays, et exprime son entière disposition à coopérer à ses côtés afin de contribuer de manière effective aux efforts consentis pour que les parties libyennes parviennent au consensus nécessaire pour la tenue des élections législatives et présidentielles, en tant que seul moyen pour surmonter la situation actuelle.
Le Maroc plaide pour un multilatéralisme reposant sur le compromisLe Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a aussi réaffirmé la conviction du Maroc que le multilatéralisme devait reposer sur l’interaction collective et le compromis, à l’heure où le monde vit au rythme de crises multiformes aux répercussions interconnectées.
«Le Royaume du Maroc réaffirme sa conviction que le multilatéralisme repose principalement sur l’interaction collective et les approches renouvelées de compromis, tel que souligné par le roi Mohammed VI dans son discours devant la 59e session de l’Assemblée générale de l’ONU», a-t-il indiqué.
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«Le Maroc réaffirme avec force son engagement constant de continuer à œuvrer, de concert avec vous, en faveur d'un renouveau concret du multilatéralisme, reposant sur la légalité internationale, la solidarité et l'équité dans les relations économiques et sociales, et, s'appuyant sur l'efficience et le dynamisme du système onusien dans l'accomplissement de sa mission», avait indiqué le Roi.
Après avoir rappelé que le monde est confronté, trois ans après le déclenchement de la pandémie du Covid-19, à une multitude de défis inextricables et de crises successives, Aziz Akhannouch a expliqué que «ce qui entrave la gestion pertinente de ces crises n’est pas notre incapacité à en cerner les aspects et interactions, mais plutôt l’absence d’une volonté politique réelle et agissante».
«Le Système multilatéral traverse aujourd’hui une crise structurelle qui se décline en trois niveaux imbriqués», a-t-il ajouté, évoquant une crise des valeurs avec la régression du principe de coopération et de solidarité sur lequel l’ONU a été fondé; les divisions qui minent les institutions internationales; ainsi que la fragmentation de l’action multilatérale dans le cadre d’alliances étroites de circonstance qui ne cadrent pas avec la nature complexe des crises du monde d’aujourd’hui.
L’action multilatérale n’a jamais été un luxeLe Chef du gouvernement a estimé que la conjoncture actuelle requiert «courage et objectivité» pour répondre aux questions de fond suivantes: à quel point nous voulons que notre Organisation soit en mesure de mener les mutations stratégiques pour relever les défis majeurs de notre temps ou se contenter plutôt de la gestion des crises? Notre Organisation est-elle encore capable de générer un consensus international et arriver à des solutions novatrices aux défis actuels et futurs?
«Nous affirmons ici qu’il n’est pas objectif quiconque pense que ses propres moyens sont suffisants, à eux seuls, pour contenir ces défis. L’action multilatérale n’a jamais été un luxe, et les crises globales que nous vivons aujourd’hui en sont la preuve, et attestent que la sécurité et la prospérité des uns sont tributaires de la stabilité et le progrès des autres», a indiqué Aziz Akhannouch.
Face aux défis actuels, deux options s’imposent: ou bien ignorer les crises auxquelles le monde est confronté de manière collective, ou intensifier les efforts pour y faire face de manière efficace, a-t-il expliqué.
«Nos décisions collectives auront un impact décisif sur l’état actuel et l’avenir des générations présentes et futures», a assuré le Chef du gouvernement, qui a conclu que le Maroc, conformément à la vision clairvoyante du Roi, continuera, comme il a toujours fait depuis son adhésion à l’ONU, à honorer ses engagements.