C’est un appel qui a trouvé des échos très favorables parmi les Français, celui que vient de lancer Anouar Kbibech, élu en juin dernier à la tête du Conseil français du culte musulman, en remplacement de l’Algérien Dalil Boubakeur.
En effet, l’initiative proposée par Anouar Kbibech, au nom du CFCM, consiste à unir, comme c’est le cas au Maroc, les prêches au moins de ce vendredi 20 novembre à travers la publication d’un «texte solennel» condamnant «sans ambiguïté» toute «forme de violence ou de terrorisme».
Cette idée, puisée d’une pratique ancestrale au Maroc, pourrait s’installer aussi dans la durée en France, pour barrer la route aux dérapages haineux de certains imams peu regardants sur les valeurs réelles de l’Islam.
La sortie distinguée d’Anouar Kbibech intervient alors que des voix s’élèvent en France pour appeler à suivre le modèle religieux pratiqué par le royaume du Maroc. «Si la conception marocaine de l’Islam était dominante, le monde vivrait en paix», avait déclaré récemment l’ex-ministre socialiste de la Culture, Jack Lang, actuel directeur de l’Institut du monde arabe. L’enthousiasme que suscite l’initiative d’Anouar Kbibech trouve son explication dans l’engouement de plus en plus marqué que trouve, en France comme partout d’ailleurs, la pratique par le Maroc d’un Islam modéré, tolérant et ouvert.
Né à Meknès, Anouar Kbibech, 53 ans, a fait ses études à Ponts et Chaussées de Paris. Ingénieur en téléphonie mobile, il est surtout le fondateur du Rassemblement des musulmans de France, la fédération dominante au sein du CFCM qu’il préside depuis le 1er juillet 2015.