Plusieurs personnalités marocaines, connues pour leurs discours enflammés lorsqu’elles étaient syndicalistes, ont ensuite intégré le gouvernement. Le quotidien Al Akhbar, dans son édition du week-end des 8 et 9 février, cite notamment Abdelouahed Radi, Arsalane El Jadidi, Abdelaziz El Messioui, Mohamed Abied, Mohamed Yatime, M’hammed Douiri et Abdelkarim Benatiq.
Abdelouahed Radi, écrit le quotidien, était d’abord syndicaliste. C’est d’ailleurs par la porte de l’Union des étudiants du Maroc, le syndicat estudiantin dont il est l’un des fondateurs, qu’il accède à la politique. Il a été ministre d’État, puis président de la première chambre du Parlement et ministre de la Justice. Il a accompagné, de l’intérieur, l’évolution de l’institution parlementaire depuis sa première élection en 1963, jusqu’à son décès il y a peu.
Autre personnalité, moins connue de la génération actuelle, Arsalane El Jadidi, de son vrai nom Mohamed Arsalane, a démarré sa carrière comme enseignant de français dans le primaire dans la région d’Agadir. Fonction qu’il quitte rapidement pour un poste de cadre à l’OCP. Il est alors repéré par l’ancien patron de l’UMT, feu Mahjoub Benseddik, qui l’a pris sous son aile. Son activisme syndical lui a valu d’être récupéré par l’État, nommé d’abord haut-commissaire à la Promotion nationale, puis ministre de la Jeunesse et des sports et ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle.
Ingénieur de formation, M’hammed Douiri a été parmi les fondateurs du syndicat de l’Istiqlal, l’UGTM et le plus jeune ministre des gouvernements de l’après-indépendance. Il a d’ailleurs occupé plusieurs postes ministériels, dont celui des Travaux publics dans sept gouvernements, ceux de l’Économie nationale, du Plan, de la Formation professionnelle, avant de passer le relais à son fils.
Abdelaziz El Messioui était enseignant de carrière. Ce Marrakchi, fils de policier, est devenu l’un des dirigeants du syndicat de l’enseignement affilié à la CDT. Il a, lui aussi, fini au gouvernement, comme secrétaire d’État chargé des relations avec les pays du Maghreb. Il a longtemps été chef de cabinet de l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Abdellatif Semlali, et secrétaire général-adjoint de l’Union constitutionnelle.
Il a milité au sein du même parti que Mohamed Abied. Mais ce dernier, lui, il a fait ses armes à l’UMT, et plus précisément au sein de la Jeunesse ouvrière pour faire partie, plus tard, de la direction du syndicat. Après un passage à la tête de la commune de Casablanca, il est nommé ministre de l’Artisanat et des affaires sociales en 1985.
Mohamed Yatime, ancien ministre PJD de l’Emploi, a été longtemps patron du bras syndical du parti islamiste, l’UNTM. Poste qu’il a d’ailleurs quitté dès sa nomination au gouvernement. Un autre ancien syndicaliste, Abdelkarim Benatiq, a, quant à lui, fini par abandonner le syndicalisme et la politique pour se consacrer à son bureau de conseil à Lyon, en France.
Le jeune dirigeant du syndicat des banques, USIB, relevant de la CDT, après un long passage par la jeunesse socialiste (USFP), a été appelé en 2000 à occuper le poste de secrétaire d’État chargé des PME, puis, un an plus tard, secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur. Il revient au gouvernement en 2017, avec la casquette du ministre délégué chargé des MRE et de l’émigration.
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