Les absences répétées des ministres, aux séances plénières législatives et aux réunions des commissions parlementaires, provoque de vifs débats au sein de l’institution législative. Les membres du gouvernement ont même boudé les séances de discussion du projet de loi de Finances, tant au niveau des séances plénières qu’au sein des commissions. Cette attitude a suscité l’ire des conseillers parlementaires qui ont fortement critiqué le gouvernement. Le groupe parlementaire du PAM à la Chambre des conseillers considère que l’absence des ministres est préméditée. Son président, Aziz Benazzouz, affirme que les ministres refusent d’assister aux réunions des commissions parlementaires à chaque fois qu’il s’agit de les questionner sur des dossiers brûlants concernant la nation et les citoyens. Il accuse l’Exécutif de minimiser le rôle du Parlement et de faire peu de cas des missions législatives et de contrôle, dont il est le dépositaire.
Au cours de la discussion du projet de loi de Finances au sein de la commission des finances, Benazzouz a affirmé que le gouvernement devait veiller à ce que les ministres répondent aux demandes des groupes et des commissions parlementaires à chaque fois que la situation l’exige. Le président du groupe du PAM ajoute que le Parlement ne fait qu’exercer ses prérogatives et accomplir les missions qui lui sont confiées en matière de contrôle.
Dans une déclaration rapportée par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mercredi 12 décembre, Benazzouz indique que le gouvernement retarde 47 propositions de loi déposées par les groupes parlementaires de la Chambre des conseillers. Le chef du groupe du PAM ajoute que la seule proposition de loi approuvée par la Chambre des conseillers provient de la Chambre des représentants. Elle concerne la modification d’un seul article relatif à la conservation foncière. Le même intervenant a, au cours des séances de discussion du projet de loi de Finances, critiqué la prédominance de la législation gouvernementale sur celle des parlementaires. Il semblerait, ajoute Benazzouz, qu’il existe un accord tacite entre les membres du gouvernement pour retarder le fonctionnement de l’institution législative.
En matière de contrôle, souligne-t-il, les ministres se sont habitués à bouder les séances publiques de la Chambre des conseillers. Pire encore, enchaîne-t-il, les ministres refusent d’assister aux réunions des commissions parlementaires quand il s’agit de discuter de sujets d’actualité qui intéressent les citoyens. Benazzouz cite notamment les dossiers du maintien de l’heure d’été, de la contamination par la tuberculose des médecins de l’hôpital Ibn Toufail de Marrakech et du trafic au poste-frontière de Bab Sebta. Le chef du groupe parlementaire du PAM estime qu’il est impératif que les parlementaires (majorité et opposition) veillent à l’indépendance et à l’équilibre des pouvoirs exécutif et législatif. Bennazzouz appelle ses collègues à s’opposer à toutes les tentatives qui visent à minimiser le rôle du Parlement et à nuire à l’image des parlementaires. Il a révélé qu’une lettre avait été envoyée au ministère chargé des relations avec le Parlement, pour attirer son attention sur cette problématique.
