L’accusation de détournement de fonds qui vise la CMODH a suscité un vif débat au sein de l’organisation, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du week-end des 17 et 18 décembre.
Rappel des faits. Dans une question adressée à la Commission européenne, le 5 décembre dernier, l’eurodéputé français, Gilles Pargneaux, a affirmé qu’au Maroc et «d'après plusieurs sources, l'ONG Coordination maghrébine des organisations des droits de l'Homme (CMODH), soutenue financièrement par l'Union, comme le montrent les logos présents sur leur site internet, aurait détourné une partie des fonds au profit personnel du trésorier de l'ONG».
Alors que la responsable de la Coordination des organisations maghrébines des droits de l’homme (CMODH) nie toute relation de partenariat avec l’UE, des voix à l’intérieur de cette organisation appellent à plus de transparence dans sa gestion financière.
Pour toute réponse, la présidente de la Coordination, Khadija Ryadi, ancienne présidente de l’AMDH, citée par le journal, «défie quiconque, dont le Parlement européen qui dit disposer de donnée concrètes, de produire ne serait-ce qu’une seule preuve de l’existence de ce détournement de fonds ».
En ce sens, affirme le journal, Khalid Cherkaoui Semmouni, président du Centre marocain des droits de l’Homme, (CMDH, membre de la Coordination), appelle la présidente de la Coordination a réagir à ce genre d’«allégations» et à traiter la question en toute transparence.
Khalid Semmouni estime qu’il faut répondre à cette accusation de disparition de fonds accordés par l’Union européenne par une enquête afin de prévenir, à l'avenir, toute atteinte à l’intégrité financière de la Coordination.
Il a ainsi invité la responsable de la CMODH à réaliser un audit comptable et financier qui sera confié à des experts internationaux et indépendants. Et au cas où ces accusations de détournement de fonds se confirmeraient, il suggère de poursuivre les responsables en justice. En attendant, le président du CMDH appelle la responsable de la Coordination à réunir, sans plus tarder, le Conseil administratif pour, entre autres, élire un nouveau secrétariat.
Selon lui, la situation est grave et «des informations dangereuses font état d’une éventuelle implication du trésorier de la Coordination dans des détournements de fonds. Ce dernier ne fait pas, semble-t-il, la différence entre les comptes de la coordination et son propre compte bancaire ».