Le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mehdi Bensaid, ne cache pas sa gêne en constatant que certains membres du gouvernement refusent de participer aux débats publics organisés par les différents médias nationaux. Ils rechignent ainsi à contribuer à l’animation de la vie publique, déjà morose, rapporte Assabah dans son édition du lundi 10 février.
Selon des sources citées par le quotidien, «Mehdi Bensaid, qui supervise les médias publics, a pourtant donné son feu vert au pôle audiovisuel public pour programmer ce type de débats politiques. Pendant ce temps, les journalistes travaillant pour la presse écrite et les sites d’information tentent d’organiser des entretiens avec des personnalités politiques prêtes à répondre à des questions parfois dérangeantes. Mais en vain».
D’après certaines rumeurs, poursuit le quotidien, «les chaînes du pôle public n’auraient pas trouvé de journalistes capables d’animer des débats politiques d’envergure». Une hypothèse que le personnel du pôle public rejette, affirmant être parfaitement en mesure de conduire ce genre d’émissions avec professionnalisme et dans les règles de l’art.
Dans ce même ordre d’idées, Assabah rapporte que l’ancien ministre de la Communication, aujourd’hui secrétaire général du PPS, Nabil Benabdellah, a récemment lancé un défi en se déclarant prêt à affronter des membres du gouvernement dans le cadre d’un débat politique.
Lors d’un meeting de son parti, Benabdellah a affirmé que ces derniers ont refusé de relever le défi, «en fuyant la bataille du débat, sans doute par peur de la vérité, à cause de la faiblesse de leurs résultats dans la gestion de leur département ou encore en raison de leurs compétences linguistiques limitées, qui ne leur permettent pas de défendre efficacement leurs réalisations».
Pour illustrer ses propos, le secrétaire général du PPS affirme avoir été récemment invité à un débat politique qui devait l’opposer à un dirigeant de la majorité. Toutefois, deux jours avant l’émission, il aurait été informé de son annulation, son interlocuteur s’étant désisté.
Selon l’ancien ministre de la Communication, cité par Assabah, «cette tendance touche également la presse écrite, qu’il s’agisse de journaux ou de sites d’information, qui peinent à obtenir des entretiens avec des ministres sur les questions d’actualité».
Les journalistes, ajoute le quotidien en reprenant les propos du leader du PPS, se heurtent à plusieurs obstacles: «soit parce que les membres du gouvernement ne mesurent pas l’importance de la communication, soit par crainte de ne pouvoir fournir des réponses convaincantes à des questions qui peuvent paraître simples. D’autres préfèrent déléguer leur communication à des agences spécialisées qui contrôlent leurs discours et privilégient la diffusion de publications sur les réseaux sociaux».
Par ailleurs, «certains responsables de communication travaillant auprès des ministres jouent un rôle dissuasif en leur faisant craindre que leurs déclarations à la presse puissent être mal interprétées et leur causer des problèmes avec l’État», souligne Assabah.
C’est sans doute pour cette raison, conclut le quotidien, que Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, est systématiquement submergé de questions lors de ses interventions.
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