Le secrétariat national du Polisario annonce avoir décidé de présenter l’ancien «ministre de la défense» Brahim Ghali comme «candidat du consensus» à la présidence de la «RASD», en remplacement de Mohamed Abdelaziz décédé le 31 mai dernier dans une clinique de Rochester, Minnesota, aux Etats-Unis. Cette «décision» aurait, d’après des bruits de couloir en provenance de Tindouf, été prise «à l’unanimité» des membres du secrétariat national du Polisario, samedi 2 juillet lors d’une réunion qui aura duré quatre heures.
Brahim Ghali, qui préside la Commission préparatoire du congrès extraordinaire du Polisario (prévu dimanche prochain), est, dit-on, le «candidat du consensus» du secrétariat national du Polisario. Et le recours à ce «candidat unique», précise-t-on, a pour objectif d’«éviter à la question sahraouie des luttes intestines dont elle se passerait bien en ces moments critiques qu’elle traverse».
Comme pour donner un vernis de «légitimité populaire» à cette décision, orchestrée plutôt dans les locaux du général Bachir Tartag, patron du renseignement militaire algérien, le secrétariat national du Polisario prétend vouloir par cette «initiative» accéder à la demande de «plusieurs sahraouis soucieux de l’unité du Polisario» !
Brahim Ghali, qui officiait jusqu’à la tenue du 14e congrès du Polisario (décembre 2015) en tant qu’«ambassadeur sahraoui» à Alger, sera sans surprise le prochain chef du Polisario et «président de la RASD». Il sera ainsi désigné mais non «élu» comme le prétend la machine de propagande séparatiste, relayée par sa consoeur algérienne. Et le recours à cette méthode courante dans les dictatures n’est pas étonnant quand on sait que son promoteur, Alger, est passé champion dans l’orchestration des "congrès concoctés", à l'image de ceux qui sont organisés au Venezuela, ou en Syrie de Bachar El Assad.
Maintenant, Brahim Ghali a un sérieux problème qu’il doit affronter au lendemain de sa désignation annoncée. Il a été cité à comparaître en 2008 devant l’Audience nationale, plus haute juridiction espagnole, pour crimes contre l’humanité, perpétrés du temps où il officiait en tant que «ministre de la défense» (1976-1989). Il fait l’objet d’une plainte déposée par l’Association des disparus victimes du Polisario (ADVP).
Brahim Ghali est par ailleurs haï au sein des camps de Tindouf, où il s’est constitué cette triste réputation de monstre violeur et de tortionnaire. Seul atout dont il pourrait «se prévaloir», c’est son allégeance au maître algérien auquel il a vendu son âme.