La deuxième séance de la session d’octobre du Conseil de la ville de Casablanca a été marquée par un conflit entre le groupe du PJD (Parti de la justice et du développement) et la majorité sur le nombre des votants pour l’adoption de l’ordre du jour.
Le chef du groupe du parti islamiste, Abdessamed Haiker, n’a pas hésité à accuser la majorité «de falsification et de gonflement du nombre des votants», rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du 24 octobre. La maire, Nabila Rmili, lui a rétorqué que «le conseil veillait à ce que tout soit transparent et ne dissimulait rien». Et de marteler: «Franchement la ville ne mérite pas ce désordre, car le nombre des votants ne signifie rien dans pareil cas».
Une atmosphère électrique qui n’a pas empêché la maire de faire l’éloge de sa gestion en affirmant que le Conseil ambitionnait d’adopter un budget de 5,4 milliards de dirhams sachant que, au début de ce mandat, il ne dépassait pas 3,2 milliards de dirhams.
Les recettes propres de la commune ont augmenté de 900 millions de dirhams en trois ans, sachant que les recouvrements du Trésor et de la direction des impôts ont connu un saut important, relaie Al Ahdath Al Maghribia.
Par ailleurs, et suite à une correspondance du wali de la région, Mohamed Mhidia, le Conseil de la ville a tenu, mardi 22 octobre, une session extraordinaire consacrée aux amendements partiels apportés au schéma directeur de l’aménagement urbain de Casablanca dans le cadre des préparatifs de l’organisation de la Coupe d’Afrique( 2025) et de la Coupe du Monde (2030).
Le quotidien Al Akhbar, qui traite le même sujet, indique que la deuxième séance de la session d’octobre a connu un désordre et des échanges d’accusations en l’absence de nombreux conseillers. C’est ce qui a poussé l’opposition à demander à la maire de retirer plusieurs points de l’ordre du jour et de ne pas procéder au vote, sachant que seuls 52 membres du Conseil participaient à ces travaux.
Le président du groupe du PJD, Abdessamed Haiker, a indiqué qu’il existait un large gouffre entre les chiffres présentés par la commune pour les années 2022 et 2023 et les projets qui ont été effectivement réalisés. Interpellant la maire, Haiker a déclaré: «nous voulons un état précis de l’exécution du budget des deux années précédentes et le programme d’action du Conseil durant le mandat actuel pour que les mensonges de la mairie soient dévoilés au public». La maire lui a répondu que les projets réalisés reflétaient l’efficience de la gestion de l’étape actuelle, notamment au niveau des routes, des infrastructures, des parcs et de la station de dessalement d’eau dont le Conseil fait le suivi des travaux, relaie Al Akhbar.
Les conseillers de l’opposition ont mis l’accent sur l’importance de mentionner les actions du mandat précédent, actions qui ont permis l’inauguration de dizaines de projets lancés avant 2019, soit avant les élections de 2021.