L'inspection générale de l'administration territoriale a décidé de mettre en place ces commissions dont la mission consiste à enquêter auprès de plusieurs fonctionnaires et magistrats soupçonnés d'enrichissement illicite, a rapporté Al Massae dans son édition de ce samedi 31 janvier. Sous le titre "des commissions vont enquêter sur des fortunes suspectes", le journal casablancais nous apprend que des "hautes instructions fermes ont été données pour que s'ouvrent des enquêtes approfondies avec des responsables soupçonnés d'avoir bâti des richesses alors que leurs émoluments très limités ne leur permettent pas de se positionner au sommet de la hiérarchie sociale".
Les soupçons de cet enrichissement illicite se fondent sur des rapports des services de sécurité, selon le quotidien. Ces corrompus présumés ont blanchi leur fortune, a ajouté Al Massae, dans l'immobilier se transformant en des promoteurs spécialisés dans la construction des projets d'habitats sociaux. Citant une source anonyme, le quotidien indique que "le secteur de la justice est dans le collimateur des enquêteurs. Ces derniers relèvent du ministère de l'Intérieur et de la DGST". "L'enquête va également toucher des fonctionnaires du ministère de l'Intérieur, outre ceux de la justice où de forts soupçons de corruption pèsent sur des magistrats", a-t-il poursuivi.
Le quotidien nous apprend aussi que la première institution à avoir entrepris une enquête interne sur l'enrichissement illicite est la Direction générale de la sûreté nationale". Celle- ci a mis les corrompus soupçonnés devant un double choix, "celui du dépôt de la démission ou celui des poursuites judiciaires". Contactée par LE360 une source sécuritaire a confirmé qu'un "grand nettoyage" avait été effectué dernièrement. "Les hautes instructions nouvellement données sont consécutives aux pluies de reproches parvenus à l'inspection générale de l'administration territoriale dont les nombreux rapports d'enquête ont été classés au fond des tiroirs", selon Al Massae. "Dans les pires des cas, a déploré le journal, cette administration infligeait des sanctions administratives aux contrevenants sans jamais franchir le pas des poursuites judiciaires".
Al Massae conclut que les nouvelles instructions visent à assainir l'administration territoriale et la justice. Si les informations du journal se confirment cela représenterait un gage du gouvernement d'Abdelillah Benkirane de s'attaquer sérieusement à la corruption, un dossier brûlant qu'il n'a pas réussi à ouvrir trois ans après son arrivée au pouvoir.