Initiative inédite, en ces moments de lutte contre les effets néfastes du coronavirus sur l’Homme et sur l’économie: la CDT vient d’écrire au FMI et à la Banque mondiale. Dans une lettre adressée aux directeurs exécutifs des deux institutions monétaires, la centrale syndicale commence par demander des informations sur les mesures que le FMI et la Banque mondiale comptent prendre pour faire face à cette pandémie, rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du lundi 13 avril. Mais, sans attendre de réponse, la centrale syndicale exige d’emblée des responsables de ces deux institutions d’accorder une priorité à l’économie réelle, tout en se soumettant aux normes de l’organisation internationale du travail (OIT) et en institutionnalisant le dialogue social à divers niveaux.
Dans cette lettre, dont une copie a été adressée au ministre de l’Economie et des finances, la CDT considère qu’une réforme multilatérale et un nouveau contrat social relèvent aujourd’hui de l’urgence. Les gouvernements et les institutions internationales doivent s’y mettre immédiatement, insiste la centrale. La CDT souligne par ailleurs que les gouvernements vont se réunir, par visioconférence, entre le 17 et le 19 avril, dans le cadre des réunions annuelles du printemps de la Banque mondiale et du FMI. Ces réunions, poursuit la centrale syndicale, interviennent cette année alors que le monde est plongé dans une grave crise sanitaire et économique provoquée par le Covid-19. Une crise appelée à s’aggraver à cause des mesures d’austérité et des réformes structurelles imposées à certains pays par les deux institutions mondiales.
L'initiative de la CDT intervient en appui au mémorandum adressé par les syndicats du monde au deux institutions, afin de les inciter à œuvrer pour développer une réponse mondiale concertée à la crise sanitaire et économique qui frappe la totalité des pays du monde. Les prochaines réunions et assemblées conduites par la Banque mondiale et le FMI seraient ainsi l’occasion de mettre en place des incitations financières et monétaires concertées aptes à garantir la santé publique, préserver les emplois et renforcer l’économie réelle.
Concrètement, estime la CDT, un des premiers leviers d’action que pourraient envisager le FMI et la Banque mondiale serait d’alléger la dette de ces pays. La CDT suggère une annulation pure et simple de la dette ou, du moins, un rééchelonnement, tout en gardant en vue les objectifs du développement durable.