Une nouvelle crise entre Rabat et Madrid se profile à l’horizon, après la récente visite du Premier ministre espagnol Mariano Rajoy dans la ville marocaine occupée de Melilla. C’est en tout cas ce qui ressort d’un article d’Al Massae, paru dans son édition de ce mercredi 9 décembre.
«Mariano Rajoy s’est rendu à Melilla en sa qualité de Premier ministre», relève en effet le quotidien qui souligne que le chef de l’Exécutif espagnol a prononcé, à l’occasion de cette visite, un discours où, qualifiant Melilla de «ville espagnole», il s'est engagé devant la population locale à œuvrer, dans les quatre années à venir, à satisfaire ses revendications et développer les infrastructures.
«La visite de Rajoy à Melilla intervient à quelques semaines de la tenue des élections législatives espagnoles», fait remarquer Al Massae qui relève encore que les deux partis rivaux traditionnels, en l’occurrence le Parti populaire (parti au pouvoir) et le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE, opposition) risquent de reculer face à de nouveaux partis, dont la Coalition qui dirige la plus grande municipalité en Espagne, soit Madrid, et qui soutient ouvertement le front Polisario.
Evoquant une source diplomatique, Al Massae indique que, « même si le Maroc n’a jusqu’ici diffusé aucun communiqué pour dénoncer la visite de Rajoy à Melilla, les autorités marocaines ont été agacées par son initiative provocatrice». «La visite de Rajoy n’est pas isolée. S’il cherche à réaliser des acquis électoraux à quelques semaines du scrutin, il n’en demeure pas moins que son discours à Melilla comportait des messages provocateurs à l’adresse de Rabat», souligne la source d’Al Massae.
«Même si notre source ne précise pas la nature de la riposte marocaine, une chose reste toutefois sûre. Le Parti populaire au pouvoir veut faire croire que la «souveraineté » espagnole n’est pas négociable», estime Al Massae qui évoque une «crise silencieuse» entre Rabat et Madrid. Une crise que la visite de Rajoy vient donc d’aggraver.