Défense aérienne: comment le Maroc édifie un bouclier technologique

Le Maroc est l'un des premiers pays à acquérir ces missiles chinois Sol-air.

Le Maroc est l'un des premiers pays à acquérir ces missiles chinois Sol-air. . DR

Revue de presseDepuis plus de dix ans, le Maroc renforce sa défense aérienne en s’équipant de systèmes avancés pour faire face à des menaces régionales croissantes. Rabat mise sur une architecture multicouche alliant technologies chinoises, françaises, israéliennes et américaines. Ce virage stratégique marque une volonté claire de souveraineté technologique et de dissuasion militaire. Cet article est une revue de presse tirée de Jeune Afrique.

Le 17/04/2025 à 20h43

Depuis plus d’une décennie, le Maroc s’est lancé dans une modernisation accélérée de son appareil militaire, avec une priorité stratégique: la défense aérienne. Rabat renforce ses partenariats internationaux et se dote d’équipements de plus en plus sophistiqués, relève le magazine Jeune Afrique dans une analyse dédiée.

Missiles sol-air, radars longue portée, systèmes d’interception multicouches… Le royaume bâtit un véritable bouclier technologique. Objectif: détecter, suivre et neutraliser toute menace venue du ciel qu’il s’agisse de missiles, drones ou avions grâce à un réseau de radars, de postes de commandement et de batteries de tir guidé. Cette stratégie vise autant à sécuriser l’espace aérien qu’à installer une forme de dissuasion militaire dans une région à l’équilibre fragile, écrit le magazine panafricain.

Pour le Maroc, situé dans une région traversée de rivalités et de risques de déstabilisation, l’accès à ces technologies n’est plus optionnel, malgré leur coût élevé et la technicité qu’elles exigent. Le pays construit une architecture complète de défense aérienne, combinant des systèmes de courte, moyenne et longue portée.

Premier jalon en 2017 avec l’achat du Sky Dragon 50 chinois (230 millions d’euros), suivi du contrat pour le système français VL Mica (192 millions d’euros), livré en 2022. En 2021, Rabat reçoit le système FD-2000B, également chinois, pour la couverture à longue portée. En 2022, un accord avec Israël –d’un montant de 500 millions de dollars– permet l’acquisition du redoutable système Barak MX. Capable d’intercepter des missiles balistiques à 150 kilomètres, il constitue un élément clé du bouclier multicouche marocain. Son efficacité a été éprouvée sur le théâtre du Haut-Karabakh, notamment face aux missiles russes 9K720 Iskander. Le coût total de ces acquisitions varie entre 1,11 et 1,16 milliard d’euros, estime Jeune Afrique.

Le Maroc ambitionne désormais d’intégrer le fleuron de la défense américaine, le missile Patriot PAC-3 MSE, capable de contrer missiles balistiques et de croisière. Rabat figure parmi les partenaires potentiels du programme Foreign Military Sales américain, aux côtés de la Norvège et de la Suisse.

Parmi les autres pistes explorées, le Spyder israélien (15–50 km), le célèbre Iron Dome, bien que son coût reste dissuasif ou encore des technologies d’intelligence artificielle, en lien avec Lockheed Martin, déjà fournisseur des F-16, des hélicoptères Sikorsky et de systèmes radar.

En face, l’Algérie s’est dotée de systèmes russes de dernière génération, notamment le S-300PMU2, les Tor-M1/M2, Buk-M2 et Pantsir-S1. Si Alger consacre plus de 30 % de son budget militaire à l’aviation, les deux pays sont désormais proches en capacités aériennes: F-16 côté marocain, Su-30 côté algérien, note le magazine.

Par Walid Ayadi
Le 17/04/2025 à 20h43

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