Une banque privée de la place est secouée, depuis quelques jours, par une affaire d’escroquerie et d’abus de confiance qui interpelle à plus d’un titre. En effet, l’inspection de ladite banque a démantelé un réseau, dirigé par une femme, qui vendait les données de certains clients à d’autres entreprises à des fins de concurrence, d’augmentation de parts de marché et de gain illicite.
Selon le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition de ce mercredi 21 juin, la femme mise en cause est directrice centrale au siège de la banque en question. Elle était chargée des dossiers clients avant son affectation au service Contentieux. Cette femme et les membres de son réseau communiquaient ainsi des données sur des petites entreprises, qui tentent d’entrer en concurrence dans l’espace des grandes entités, à des requins qui oeuvraient à les écarter en leur causant des difficultés financières, l'objectif étant de précipiter leur faillite.
La dame et son équipe intervenaient, de même, au niveau d’autres services de ladite banque pour bloquer leurs crédits à ces petites entreprises ou gonfler des rapports sur les risques afin de les empêcher d’accéder à des sources de financement. Ce circuit infernal était géré en contrepartie de grosses sommes d’argent. Chaque membre du réseau était «rémunéré» en fonction des risques qu’il encourait et de l'importance de son intervention au profit des grandes entreprises. Mais, une fois que la justice se sera saisie de l’affaire, tous les membres tomberont sous le coup de l’article 447 du code pénal relatif au secret bancaire, sans parler des autres chefs d'accusation que le tribunal ne manquera pas de mettre en avant, soit escroquerie et constitution de bande criminelle.