L’interview réalisée par le quotidien Al Akhbar avec le Secrétaire général du PAM, Abdellatif Ouahbi, a provoqué un tollé au sein de son parti. Au cours de cet entretien, Ouahbi a déclaré qu’il présentait ses excuses pour les erreurs commises par son parti dans le passé, tout en annonçant sa réconciliation avec le PJD. Des propos qui ont irrité plusieurs de ses collègues dirigeants qui ont publié un communiqué dans lequel ils refusent toute normalisation politique avec le PJD. Un adversaire politique qui, disent-ils, n’a pas hésité, par le passé, à appeler à la dissolution du PAM et continue, aujourd’hui, de le traiter avec mépris en usant des termes les plus ignobles.
Le quotidien Al Akhbar rapporte ainsi, dans son édition du lundi 10 août, que le communiqué a été signé par 45 parlementaires et d’anciens membres du bureau politique du parti. Ces derniers imputent la responsabilité de ces dérapages au Secrétaire général du parti et refusent toute normalisation avec le PJD. Ils estiment que la véritable réconciliation doit commencer par la réhabilitation du projet du parti en tant qu’organisation politique qui s’est rangée aux côtés des forces modernistes et démocratiques. Et le communiqué d’ajouter que «l’avenir du PAM est tributaire de la consolidation de sa position politique en tant que force démocratique participant à la réalisation des équilibres politiques nécessaires. Autant dire que le PAM n’a pas besoin, aujourd'hui, d’une certification émanant d’une quelconque partie pour garantir sa légitimité politique sur l’échiquier partisan national».
Les signataires du communiqué, souligne le quotidien, indiquent que si la direction du PAM doit des excuses à quelqu’un, elle les doit d’abord à ses militants pour avoir transformé les organes du parti en agences privées entre les mains de certains individus. Autant dire, ajoutent-ils, que le Secrétaire général du parti est le seul responsable des répercussions de ces dérapages qui ne reflètent aucunement les orientations du parti. D’autant que le quatrième congrès du PAM n’a débouché sur aucune recommandation politique appelant à prendre des initiatives de ce genre.
Des critiques qui ne semblent pas avoir ébranlé Abdellatif Ouahbi, qui a publié un communiqué sévère à l’encontre de ses détracteurs: «Nous n’avons aucun complexe à évaluer la nature de ces relations (avec le PJD, ndlr) et à réexaminer ses tenants et ses aboutissants tout en tirant les enseignements nécessaires. Mieux encore, nous possédons le courage de reconnaître nos erreurs quand nous en commettons. C’est une vertu sociale et politique que seuls ont les plus grands et les plus forts. Quant aux petits esprits, ils ne savent tisser que haine et rancune», y déclare-t-il. Ouahbi reconnaît, toutefois, que le PAM a eu à mener de rudes combats contre certains partis politiques qui avaient profité du Hirak du 20 février pour le fustiger. D’autres partis, ajoute-t-il, ont tissé des relations ambiguës et opportunistes avec le PAM, s’abritant derrière lui durant la nuit et le maudissant pendant le jour.