Dessalement d’eau de mer: la Cour des comptes signale des retards

Station de dessalement d'eau de mer de Jorf Lasfar, près d'El Jadida (MAP).

Revue de presseDans son rapport annuel 2023-2024, la Cour des comptes alerte sur les risques de retard de réalisation du projet de liaison pour le transport d’électricité à base d’énergies renouvelables afin d’alimenter les stations de dessalement en énergie propre, et soulève la problématique de la mobilisation des financements nécessaires. Cet article est une revue de presse tirée de Challenge.

Le 15/12/2024 à 20h19

Dans son rapport annuel 2023-2024, la Cour des comptes recommande de renforcer la gestion intégrée des ressources en eau, en veillant à la préservation des réserves stratégiques en eaux souterraines et à l’encouragement du recours aux ressources non conventionnelles.

La Cour, indique le magazine Challenge, insiste sur «le dessalement des eaux de mer, la réutilisation des eaux usées traitées, la collecte des eaux pluviales et la réduction des pertes dans les réseaux de transport et de distribution de l’eau».

Selon le magazine, les membres de cette Cour «suggèrent une meilleure protection des barrages contre l’envasement, en plus de l’accélération de la réalisation des projets relatifs à l’interconnexion des bassins hydrauliques. Il est aussi question de mobiliser les financements nécessaires pour la mise en œuvre des programmes répondant aux défis posés et d’accélérer les programmes de reconversion à l’irrigation localisée».

Pour atténuer l’impact de la crise hydrique, le rapport qu’ils publient «rappelle le lancement, au début de 2020, du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation défini sur la période 2020-2027 (PNAEPI)», dont le budget prévu est de 143 milliards de dirhams.

Certains projets de grands barrages ont enregistré un retard par rapport aux prévisions, signale Challenge.

Avec la mise en service d’un ensemble de barrages, dont la construction a commencé avant le lancement du PNAEPI, la capacité totale de stockage est passée de 18,7 milliards de m³ en 2020, à 20,7 milliards de m³ à la fin de 2023, précise les auteurs de ce rapport.

Concernant la gestion de la demande et la valorisation de l’eau, la superficie équipée en systèmes d’irrigation localisée a atteint, à fin 2023, près de 50% de la superficie irriguée à l’échelle nationale, contre 43% en 2020, ont-ils signalé.

Toutefois, «les efforts déployés pour moderniser les réseaux d’irrigation collective et promouvoir l’irrigation localisée n’ont pas permis de stabiliser la demande en eau d’irrigation, sachant que le problème de la surexploitation des eaux souterraines s’est aggravé», ont averti les auteurs de ce document.

Par ailleurs, le PNAEPI prévoit de réutiliser 100 millions de m³ d’eaux usées traitées par an à l’horizon 2027, selon ce rapport qui précise que ce volume a atteint «environ 37 millions de m³ en 2023».

Toutefois, «cette réutilisation reste limitée aux secteurs industriels, et à l’arrosage des espaces verts, alors que son usage dans l’agriculture demeure insignifiant», détaille le document émanant de la Cour des comptes.

Challenge écrit à ce propos que, «s’agissant des risques relevés, il y a lieu de citer l’aggravation de la situation hydrique due à une accentuation du changement climatique, le retard des projets de dessalement, de reconversion à l’irrigation localisée, d’interconnexion des bassins hydrauliques, et des projets de barrages, en particulier dans les zones à forte pluviométrie».

Parmi ces risques, le magazine signale aussi les retards accusés dans la réalisation du projet de liaison pour le transport d’électricité à partir de la production d’énergies renouvelables, afin d’alimenter les nouvelles stations de dessalement, en cette énergie nettement moins polluante, ainsi qu’une autre problématique: celle de la mobilisation des financements nécessaires.

Par Nabil Ouzzane
Le 15/12/2024 à 20h19