Les représentants des syndicats les plus représentatifs se retroussent les manches en vue de s’attaquer à un deuxième round du dialogue social. Une série de réunions sont prévues demain, mercredi 14 septembre 2022, entre le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, les chefs des centrales syndicales les plus représentatives, à savoir l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), ainsi que les représentants de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Objectif? Fixer les priorités des différentes parties prenantes, arrêter l’ordre du jour du deuxième round du dialogue social avant d’enclencher les négociations.
Joint par Le360, Abdeslam Lebbar, membre du Bureau exécutif de l’UGTM, tout en soulignant l’importance des acquis du premier round du dialogue social, insiste sur l’obligation, pour les différentes parties prenantes, d’enclencher «un débat constructif» et participer à la consolidation des fondements de l’Etat social. «Cette mesure devra profiter aux différentes catégories sociales et plus particulièrement les couches les plus démunies», explique Abdeslam Lebbar.
Autre dossier prioritaire pour l’UGTM: l’adoption des différents projets de loi portant sur les droits des travailleurs, la liberté d’expression et la liberté syndicale. «Nous appellerons le gouvernement à accélérer le processus d’adoption des projets de loi relatifs au droit de grève et au Code du travail et de les présenter devant la Chambre des conseillers (ayant les attributions spécifiques pour adopter les projets de loi à caractère social, Ndlr)», précise le membre du Bureau exécutif de l’UGTM.
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Troisième dossier, et non des moindres: l’augmentation des salaires pour l’ensemble des fonctionnaires et employés du secteur privé. «Nous exigeons une augmentation générale des salaires pour l’ensemble des travailleurs des secteurs public et privé. Il est inconcevable de limiter cette hausse au salaire minimum légal (SMIG) et au salaire minimum agricole (SMAG), car les employés qui touchent un salaire dépassant le SMIG de quelques dirhams ne bénéficieront pas de cette revalorisation», explique Abdeslam Lebbar.
Contacté par Le360, Boukhalfa Bouchta, membre du bureau exécutif de la CDT, déclare qu’il est plus important de commencer par la mise en œuvre effective de l’ensemble des mesures incluses dans l’accord du 30 avril 2022, issu du premier round du dialogue social. «Ces mesures doivent faire l’objet d’un suivi régulier et rigoureux des parties ayant participé au dialogue social», précise ce syndicaliste.
Pour sa réunion avec le chef du gouvernement, prévue demain mercredi 14 septembre 2022, la CDT ne compte pas y aller les mains vides: «parmi les dossiers que nous comptons mettre sur la table des négociations, la résolution des problèmes sociaux chroniques des secteurs qui ont été touchés de plein fouet par la crise sanitaire due à la Covid-19 et qui n’ont bénéficié d’aucun soutien de l’État, l’exonération fiscale temporaire des secteurs lourdement impactés par la crise, l’adoption du nouveau Code du travail, et l’augmentation générale des salaires des fonctionnaires et employés du secteur privé», énumère Boukhalfa Bouchta.
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En ce qui concerne ce dernier point, le représentant de la CDT précise que le gouvernement et ses partenaires sociaux avaient déjà trouvé, lors du premier round du dialogue social, un accord portant sur une augmentation globale des salaires dans les secteurs public et privé. «Le gouvernement nous a demandé par la suite de reporter, sine die, cette revalorisation des salaires afin de lui permettre de chiffrer les répercussions de la guerre en Ukraine sur les caisses de l’Etat», précise le représentant de la CDT, pour lequel «il est temps de mettre en place cette augmentation des salaires au vu du taux d’inflation élevé, qui pèse lourd sur le pouvoir d’achat des citoyens».
Rappelons que le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, avait annoncé le jeudi 1er septembre dernier, une hausse avec effet immédiat, à compter du mois de septembre, de 5% du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) dans les secteurs de l’industrie, du commerce et des professions libérales et de 10% du salaire minimum agricole garanti (SMAG). Idem dans la fonction publique, où le salaire minimum se hissera à 3.500 dirhams dès ce mois de septembre en cours.