Développement durable: l’étude de la nouvelle stratégie confiée au britannique PwC

Leila Benali, ministre de la Transition énergétique.

Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable.. DR

L’étude pour la refonte de la Stratégie nationale de développement durable, dont les consultations seront bientôt lancées sous la présidence de la ministre de la Transition énergétique, Leila Benali, a été attribuée à une filiale marocaine du cabinet britannique PricewaterhouseCoopers.

Le 11/03/2023 à 17h33

L’étude pour la refonte de la Stratégie nationale de développement durable (SNDD) dont les consultations régionales et nationales vont être lancées dans quelques jours, sous la présidence de la ministre de la Transition énergétique, Leila Benali, a été attribuée à une filiale de droit marocain rattachée au cabinet de conseil britannique PricewaterhouseCoopers (PwC).

Sur un total de 12 soumissionnaires, parmi lesquels figurent plusieurs cabinets de conseil à capitaux marocains, l’étude relative à la SNDD, lancée à l’initiative du département ministériel du Développement durable, a été attribuée au bureau casablancais du cabinet PwC, pour un montant de 6,8 millions de dirhams (contre une estimation initiale de l’ordre de 7,7 millions de dirhams), lit-on dans le PV de l’appel d’offres daté du 30 septembre 2022, dont Le360 détient une copie.

La révélation des résultats de la commande initiée par le département de Leila Benali intervient suite à la polémique qu’a suscitée un autre marché accordé à une société chargée de développer la communication du ministère de la Transition énergétique et du Développement durable.

Dans une question écrite adressée à la ministre Benali, le député et SG du Mouvement populaire (MP, opposition), Mohamed Ouzzine a pointé le fait que le ministère a donné la priorité à une «entreprise étrangère», faisant ainsi fi des considérations de «préférence nationale».

Lors de son point de presse, tenu hier vendredi 10 mars, la ministre de la Transition énergétique a tenu à démentir ces propos, indiquant que le marché de la communication a été confié à une «société de droit marocain», pour un montant global de 3 millions de dirhams.

«Toutes les sociétés avec lesquelles mon département traite sont des entreprises de droit marocain. Elles participent aux marchés publics suivant la règle de la préférence nationale», a-t-elle laissé entendre.

La ministre n’a pas toutefois précisé l’identité de l’entreprise adjudicatrice, mais selon nos informations, il s’agirait de la société «Online value», domiciliée à Casablanca.

S’agissant du marché lié à l’étude sur la SNDD, l’entourage de Leila Benali a précisé à Le360 ce samedi que le réseau «PricewaterhouseCoopers» est présent au Maroc à travers une filiale basée à Casablanca, régie par le droit marocain. La même source a qualifié de «transparent et légal» le processus d’attribution de ce contrat.

Rappelons que la ministre a donné vendredi le coup d’envoi des consultations régionales et nationales pour la refonte de la Stratégie nationale de développement durable. Il s’agit «d’un processus de consultation qui va être mené au niveau national et territorial (12 régions, NDLR) avec l’organisation des premières Assises régionales à Laâyoune le 13 mars», a déclaré Leila Benali.

La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable a également annoncé que des Assises nationales de cette stratégie seront organisées à partir du mois de juin ou juillet prochain, afin de présenter «la feuille de route de sa mise en œuvre».

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 11/03/2023 à 17h33

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Je l’aime bien celle-la, elle fait un travail titanesque pour un pays qui n’a pas de ressources énergétiques. Chapeau bas.

Il y a des experts et savoir 100% marocains, de très haute qualité et de bonnesconnaissances nationales et le développement local C'est dommage...

Ceci n’est pas une critique dirigée en particulier à la ministre Benali, mais un constat partagé par l’intelligentsia de la diaspora (RME); qui en a assez de la politique politicienne dans son pays d’origine. En effet, tant de feuilles de route et, jusqu’à présent, les “routes” empruntées par les différents gouvernements semblent n’être très souvent que des pistes accidentées. Ainsi, les politiciens passent tous pour des marchands d’espoir. Des experts en sémantiques qui, mandat après mandat, puisent dans le même réservoir de «belles paroles». Rien que des «sound bites»! A chaque mandat, bien des promesses sont faites; puis rien, nada, zilch, walou! Est-ce à cause de l’incompétence? Le manque de volonté? Ou tout simplement l’inaptitude? Probablement tout ça, et sûrement bien plus!

@ Jamal: Le pire, c’est qu’ils ont l’air de se sentir parfaitement à l’aise dans leur petit jeu partisan. Pourquoi? Parce qu’ils savent très bien que malgré tous les «fuck ups», les flops, les échecs coûteux de leurs «plans» et «programmes», de futurs budgets seront éventuellement votés. Comme ça, ils ont pris l’habitude de faire les choses à moitié, sachant qu’ils ne seront pas obligés de rendre des comptes; ni à un Etat complaisant, ni à des citoyens désabusés par tant de promesses faites au fil des ans et non tenues. Bref, c’est rendu que les politiciens se constituent en «partis politiques» comme des clans mafieux. A l’image presque de la mafia napolitaine (la Camora). You scratch my back, I’ll scratch yours. You keep your turf, I’ll keep mine. And hell with the country and its people!

C'est bien vrai! Aucun pilotage des projets d'étude lancés à grand coup d'annonces n'est mené. La stratégie est censée être déployée sur le terrain avec des évaluation périodiques documentés et chiffrés puis comparées aux objectifs opérationnels fixés initialement. Ceux qui sont sur le terrain sont à même d'apporter des pistes de réflexions intéressantes: responsables d'agence de micro crédit, acteurs économiques du monde rurale, doctorant marocain spécialisé sur le sujet et pas seulement un cabinet anglo saxo basé à Casablanca qui va probablement ,pour l'essentiel, reprendre des constats connus de tous et faire des recommandations basiques noyés sous de nombreux chiffres pour donner l'illusion d'un travaille fourni en amont afin de justifier les millions facturés en honoraire.

Encore de l'argent jeté par les fenêtres...ach khassak a Lâarayane...khassni khatem A Moulay

Si on a un ministaire de la transition énergétique et du développement durable, pourquoi on confie cette étude à un organisme privé? Je me demande pourquoi ce ministaire existe (on paie en double). ...

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