Il semble que le gouvernement et les syndicats ont convenu de décréter un black out sur les réunions du dialogue social. C’est ainsi que le ministère de l’Intérieur n’a publié aucun communiqué sur la réunion de lundi. Les secrétaires généraux de ces centrales ont, à leur tour, refusé de révéler ce qui s’est passé au cours de la séance qui les a réunis avec le ministre Abdelouafi Laftit. Des sources syndicales qui n’ont pas assisté à ce round n’excluent pas que Laftit a présenté une nouvelle offre aux syndicats. Il est vrai, ajoutent-elles, qu’ils ont «opté pour la discrétion sur le contenu de cette réunion». Une façon d’indiquer que les deux parties se sont mises d’accord pour que les résultats de ce dialogue ne soient pas connus du public, en attendant que les dossiers soient bien ficelés. Les mêmes sources syndicales n’écartent pas que «le gouvernement s’apprête à faire une surprise aux travailleurs et aux fonctionnaires à l’occasion du 1er mai». Et d'ajouter: «après les années de vaches maigres, il est temps que le gouvernement annonce quelques acquis».
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 3 avril, les propos de certains syndicalistes qui estiment que ce black out sur les résultats de cette réunion signifie que «le ministère de l’Intérieur a présenté une nouvelle offre que les syndicats auraient acceptée». Avant de rejoindre le nouveau round de dialogue social de lundi, le secrétaire général de la CDT, Abdelkader Zaer, déclare que «les syndicats demeurent très attachés à leurs revendications sociales que nous défendrons avec la même verve que dans les réunions précédentes. Il s’agit notamment du dossier des retraites, de l’augmentation des salaires de 600 dirhams nets, de la hausse des allocations familiales pour qu’elles atteignent 400 dirhams». La liste n’est pas exhaustive, ajoute Zaer, puisque la liste remise au ministre de l’Intérieur comprend d’autres revendications.
Il faut rappeler qu’une autre rencontre a rassemblé les syndicats avec le ministre de l’Intérieur, le 8 janvier dernier. Des sources syndicales avaient alors indiqué que «cette rencontre était une occasion de se connaître et d'échanger les points de vue sur l’évolution du dialogue social. Le ministre a entendu chaque centrale syndicale et a noté les remarques relatives à l’amélioration de l’offre gouvernementale. Les discussions ont eu lieu dans un climat serein et les syndicats ont décidé d’y répondre dans les prochaines réunions».
Le quotidien Assabah a traité le même sujet, dans son édition du mercredi 3 avril, en révélant qu’à l’instar des dirigeants des autres syndicats, le patron de la CDT, Abdelkader Zaer, a choisi de garder le silence sur la rencontre qui les a réunis avec le ministre de l’intérieur. Il a toutefois présidé, hier mardi, une réunion du bureau exécutif pour faire un exposé détaillé sur le développement de l’offre gouvernementale, en précisant que cette proposition n’est pas définitive. Certaines sources proches de ce syndicat affirment qu’il est probable que le bureau exécutif publie un communiqué sur ce sujet, sachant que le conseil national de la CDT va se réunir le 10 avril pour évaluer l’offre gouvernementale et prendre la décision adéquate. Des sources syndicales indiquent toutefois qu’il est prématuré de juger les propositions du ministre de l’Intérieur qui demeurent l’objet de discussions avec les syndicats. Il est vrai que certains indices laissent présager la signature, avant le 1er mai, d’un accord qui améliore l’offre précédente et réunit de nouveau les partenaires autour de la table de négociation tripartite.