Le dialogue social est dans l’impasse, à quelques jours seulement du 1er Mai. Les centrales syndicales ont annoncé, en effet, leur rejet de l’offre du gouvernement à l’issue d’une réunion tenue mardi au siège de l’UGTM à Rabat, rapporte le quotidien Al Akhbar dans sa livraison de ce jeudi 19 avril. Ce qui annonce de facto, l’échec des négociations entamées il y a quelques semaines à peine entre les syndicats et le gouvernement.
Les centrales syndicales, y compris l’UNTM, le bras syndical du PJD au pouvoir, ont pris leur décision, affirme un dirigeant de l’UGTM, cité par le journal, qui consiste en le rejet total de l’offre de l’Exécutif. Laquelle offre se limite à une augmentation des salaires de 300 DH nets pour les petits fonctionnaires, ceux classés à l’échelle 10 et moins.
Le gouvernement propose également une augmentation des allocations familiales à hauteur de 100 dirhams par enfant et une participation aux charges familiales de l’ordre de 300 DH limitée à trois enfants et une revalorisation de la pension minimale de la retraite. Une offre qui, selon les syndicats, ne répond pas aux attentes des salariés.
Pour sa part, la CDT rejette dans sa globalité le dialogue social, qu’elle considère comme «biaisé». Le bureau exécutif de cette centrale dirigée par Noubir Amaoui, accuse, en outre, le gouvernement de se désengager de ses responsabilités sociales et d’avoir élimé, à coup de décisions antisociales, le pouvoir d’achat des citoyens. Le syndicat dit également rejeter en bloc l’offre du gouvernement pour améliorer les revenus des salariés, fonctionnaires et salariés du secteur privé. A ce sujet, il n’accepte pas moins d’une augmentation générale des salaires de 1.000 dirhams net à travers un réaménagement de la grille de l’IR.
Aussi, la centrale rejette-t-elle coup sur coup la réforme de la retraite et celle de la Caisse de compensation, entamées par le précédent gouvernement, ainsi que le projet de loi relatif à l’exercice du droit de grève. La CDT a, par contre, incité le gouvernement à accélérer l’élaboration du nouveau projet de loi portant organisation et fonctionnement des syndicats, tout en veillant au respect de leur autonomie de décision et de leur indépendance.