Le Chef du gouvernement s’apprête à ouvrir les dossiers brûlants avec les syndicats. «Aziz Akhannouch a décidé d’ouvrir les dossiers sensibles avec les centrales syndicales, auxquelles il vient d’adresser une invitation pour participer à une nouvelle session de dialogue social, avant la célébration de la Journée internationale du Travail, le 1er mai prochain», rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 3 avril.
Des sources bien informées citées par le quotidien ont indiqué que, «malgré l’escalade et les tensions entre les centrales syndicales et certains départements ministériels, notamment l’Enseignement (tous niveaux confondus), la Santé, l’Emploi, l’Agriculture, l’Industrie et le Commerce, ainsi que les caisses de couverture médicale et de retraite, le chef du gouvernement a convié les syndicats les plus représentatifs à un nouveau round du dialogue social».
L’objectif, souligne le quotidien, est de résoudre des problèmes en suspens, «dont certains remontent à l’accord du 26 avril 2011 concernant la situation des enseignants, dont certains sont partis à la retraite sans avoir obtenu les promotions qu’ils méritaient». À l’époque, rappelle Assabah, «le gouvernement d’Abbas El Fassi leur avait promis une solution, promesse non tenue, tandis que les gouvernements d’Abdelilah Benkirane et de Saâdeddine El Othmani ont tout simplement préféré éluder la question». Aujourd’hui, les syndicats remettent à nouveau le dossier sur la table.
Et, affirme le quotidien, Aziz Akhannouch a demandé aux ministres de poursuivre le dialogue sectoriel avec les centrales syndicales et de «résoudre tous les problèmes en instance, qu’ils soient inclus dans des accords antérieurs ou qu’ils fassent l’objet de discussions plus récentes, en proposant des solutions concrètes pour sortir définitivement de cette série de crises».
Le chef du gouvernement a également appelé à impliquer les représentants des employeurs, notamment la CGEM, qui «assument une grande responsabilité dans l’évolution des mentalités des chefs d’entreprise, les poussant à adopter une gestion moderne et une bonne gouvernance financière, au lieu de détourner les fonds de 6 millions de salariés, prélevés sur leurs salaires, sans les déclarer à la caisse sociale». Une pratique, affirme le quotidien, qui «a privé l’État de 5 milliards de dirhams de cotisations obligatoires et a empêché la déclaration de 3 millions de travailleurs, augmentant ainsi le nombre de familles pauvres qui réclament une aide financière directe. Ce qui menace la solidité des finances publiques».
Cela dit, note le quotidien, «parmi les dossiers prioritaires de l’agenda du dialogue social, figurent l’augmentation générale des salaires des fonctionnaires, la régularisation de la situation des personnes recrutées dans le cadre de la Promotion nationale qui ont poursuivi leurs études et obtenu des diplômes supérieurs, mais qui perçoivent encore des salaires dérisoires ne dépassant pas 2.000 dirhams, ainsi que l’augmentation des salaires des employés du secteur privé en général».
Les sources reprises par le quotidien ajoutent que «si les employeurs persistent à violer le Code du travail, à maintenir une mentalité d’exploitation des salariés, et à n’accorder que des miettes à la classe ouvrière dans les secteurs de l’industrie, de l’agriculture et des services, ils risquent, dans les années à venir, de rencontrer des difficultés à trouver une main-d’œuvre qualifiée et expérimentée».
Sur un autre volet, poursuit Assabah, les syndicats ont de nouveau opposé leur refus au «trio maudit» concernant la réforme des régimes de retraite, à savoir le relèvement de l’âge de départ à la retraite à 65 ans, la hausse des cotisations et la réduction des pensions des fonctionnaires. Ils ont plaidé pour que le relèvement de l’âge de la retraite soit optionnel et pour une augmentation des pensions des employés du secteur privé, aujourd’hui plafonnées à 4.200 dirhams, pour les faire passer à 6.000 dirhams, ainsi que pour l’obligation de souscrire à une retraite complémentaire.
Les partenaires sociaux continueront de plaider pour la mise en œuvre des accords précédents dans les secteurs de l’enseignement et de la santé, tout en tenant compte des droits des employés lors de l’intégration de la CNOPS dans la CNSS. De leur côté, les employeurs plaident, entre autres, pour le concept de «flexibilité» de l’emploi dans le cadre de la réforme du Code du travail, ce que les syndicats rejettent catégoriquement.
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