Après l’ouverture, mercredi dernier, d’un consulat général des Emirats arabes unis à Laâyoune, les observateurs s’attendent à ce que d’autres pays du Golfe suivent l’exemple d’Abu Dhabi. L’hebdomadaire Al Ayyam rapporte, dans sa dernière édition, que les EAU est le troisième pays arabe à avoir établi une représentation diplomatique au Sahara marocain après les Iles Comores et Djibouti.
Selon des sources diplomatiques, le Bahreïn serait prêt à passer le pas. Il aurait déjà eu des contacts avec Rabat sur ce sujet et l’annonce de cette décision devrait être faite dans les prochains jours. L’Arabie saoudite et le Koweït n’ont pas encore fait savoir leurs intentions même si certains estiment qu’ils pourraient prendre la même décision que leur allié émirati, sachant que ces deux pays ont toujours adopté des positions de principe sur le conflit artificiel du Sahara marocain.
Quand à Qatar, il est exclu, pour le moment, de la liste des candidats à ouvrir un consulat dans les provinces du sud. Il est vrai que les relations entre le Maroc et le Qatar se sont réchauffées depuis trois ans et que ce pays a toujours soutenu les initiatives du royaume sur le dossier du Sahara marocain. Mais il ne faut pas oublier que le Qatar cherche à ne pas embarrasser l’Algérie avec laquelle il entretient de très fortes relations économiques, même si ce pays a toujours fait siennes les positions marocaines.
L’hebdomadaire Al Ayyam, comme beaucoup de médias nationaux et internationaux, considère qu’Abou Dhabi a ouvert la voie à plusieurs pays arabes pour établir leurs consulats dans les provinces du sud. D’autant que l’Algérie a senti le vent tourner et a observé un silence assourdissant face à l’initiative émiratie, sachant que le régime militaire avait réagi vivement quand des pays africains avaient ouvert leurs représentations diplomatiques à Laâyoune et à Dakhla.
L’Algérie ne pourra pas rappeler son ambassadeur à Abu Dhabi comme il l’a fait avec la Côte d’Ivoire quand ce pays avait ouvert un consulat à Laâyoune. Le régime militaire avait qualifié cette ouverture de transgression flagrante du droit international. Une réaction qui n’a pas empêché d’autres pays africains de suivre l’exemple des Ivoiriens, d’autant que l’ONU n’a à aucun moment interféré dans ce dossier qui relève de la souveraineté des Etats concernés.
Il faut rappeler que plusieurs médias internationaux ont qualifié l’initiative des EAU d’historique car, précisent-ils, elle conduira irrémédiablement d’autres pays du Golfe à prendre des décisions similaires. Le site d’information électronique émirati Al-ain.com va dans ce même sens en assurant qu’«avec cette importante démarche diplomatique émiratie, la lueur d’espoir sera encore plus grande en motivant d’autres pays arabes et du Golfe à soutenir l’approche marocaine».
Une probabilité qui explique l’omerta qui s’est emparée du régime militaire algérien, conscient des conséquences diplomatiques et économiques qu’il pourrait subir s’il s’aventurait à se mettre à dos des pays arabes.