Distribution: Rahhou déclare forfait face aux intermédiaires

Ahmed Rahhou, président du Conseil de la concurrence

Revue de presseLe président du Conseil de la concurrence estime qu’il est impossible d’éliminer définitivement les intermédiaires de la chaîne de distribution. Ils sont indispensables dans les marchés structurés. Cependant, pour réduire leur impact, il préconise la vente directe. Une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 19/02/2025 à 20h50

Le président du Conseil de la concurrence, Ahmed Rahhou, a jeté l’éponge face aux intermédiaires qui s’insèrent dans les chaînes de distribution entre le producteur et le consommateur. Il ne fait ainsi qu’adopter la même attitude que le gouvernement et le Parlement, constate le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 20 février.

La suppression des intermédiaires est impossible, a-t-il affirmé, en raison de «leur rôle fondamental dans les marchés. Leur présence est en effet indispensable, mais dans un marché structuré».

Lors d’une conférence de presse organisée mardi dernier, poursuit le quotidien, le président du Conseil de la concurrence a souligné que «le problème est que les gains des intermédiaires peuvent atteindre jusqu’à 50% du prix des produits agricoles». La solution, a-t-il ajouté, est de «mettre à niveau l’opération de vente directe, du producteur au consommateur, ce qui permettrait d’apporter plus de transparence sur les prix et la transaction».

Cela dit, toujours selon le même responsable cité par Assabah, «on ne peut pas se passer définitivement des intermédiaires dans un marché structuré, à condition que leur commission soit encadrée». Le Conseil, a-t-il précisé, travaille actuellement sur cette question et proposera bientôt une recommandation visant à protéger les droits des consommateurs.

Le président du Conseil de la concurrence a tenté de justifier la présence des intermédiaires dans la chaîne de distribution en expliquant que les producteurs ne peuvent pas toujours assurer eux-mêmes le transport de leurs produits vers les marchés. Une réalité dont les intermédiaires tirent pleinement parti. Certains vont même jusqu’à acheter les produits directement dans les champs, avant leur pleine maturité. Ce sont d’ailleurs les agriculteurs eux-mêmes qui sollicitent ces transactions.

Ahmed Rahhou a ajouté que son Conseil menait actuellement des discussions avec le gouvernement «afin de créer un comité de surveillance des chaînes de distribution et de vente». Il a également plaidé pour un élargissement des pouvoirs du Conseil afin d’intégrer cette mission, tout en précisant que les décisions émises par son institution «ne sont pas destinées à réduire les prix ni à plafonner les marges bénéficiaires». Il appartient au gouvernement d’intervenir pour amender la loi sur la liberté des prix et la concurrence afin de contrer les pratiques spéculatives.

Le président du Conseil de la concurrence prône donc la vente directe, du producteur au consommateur. C’est également la position du Conseil économique, social et environnemental, ainsi que de la Cour des comptes. Dans cette optique, les grandes surfaces pourraient jouer un rôle de premier plan en s’approvisionnant directement auprès des producteurs agricoles, ce qui permettrait de réduire l’impact des intermédiaires et d’entraîner une baisse des prix.

Par Amyne Asmlal
Le 19/02/2025 à 20h50

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