Des prémices de divergences inexplicables sont apparues au sein de la coalition gouvernementale juste avant l’ouverture de la session du Parlement, vendredi prochain, et le probable remaniement ministériel attendu par les acteurs économiques et politiques.
Le discours du secrétaire général de l’Istiqlal, Nizar Baraka, lors de la session du comité central de son parti, la semaine dernière, comporte des signes de désaccord et d’insatisfaction quant au bilan du gouvernement, rapporte Assabah du mardi 8 octobre. Baraka a appelé son parti à se mettre du côté des citoyens qui se plaignent de la cherté de la vie qui a détérioré leur pouvoir d’achat. Il a ainsi appelé le gouvernement Akhannouch à prendre des mesures audacieuses pour mettre fin à l’hémorragie du chômage, de l’inflation et de l’immigration, compte tenu des conditions difficiles que traverse le Royaume.
Le patron de l’Istiqlal a été encore plus explicite et offensif en déclarant que, «dans un esprit de responsabilité national, nous disons avec audace et objectivité que notre engagement au sein de la coalition gouvernementale ne nous empêchera pas de nous mettre du côté des citoyens pour répondre à leurs inquiétudes, notamment en ce moment où notre pays vit des difficultés économiques, sociales et environnementales qui exacerbent la crise de confiance sur l’action politique». Et de poursuivre sa plaidoirie en faveur des citoyens en appelant le gouvernement à mettre fin à l’usure de la classe moyenne et à œuvrer à son élargissement et son développement.
«Il faut passer à la vitesse supérieure pour adopter des mesures et des procédures plus efficientes qui puissent affronter les défis et surmonter les difficultés et les contraintes en accompagnant les aspirations croissantes des Marocains», note Baraka.
Un dirigeant du RNI, qui a préféré garder l’anonymat, a indiqué que la direction de son parti avait exprimé sa colère contre les propos et critiques acerbes du patron de l’Istiqlal qui ont porté atteinte à l’esprit de la coalition, indique Assabah. Il est clair, ajoute la même source, que Nizar Baraka «surenchérit sur le gouvernement dans lequel il participe pourtant avec des portefeuilles ministériels de poids».