Dans son édition du week-end des 18 et 19 janvier, Assabah rend compte de l’examen du projet de loi organique sur la grève à la Chambre des conseillers durant cette semaine. Selon le quotidien, le ministre de l’Emploi, Younes Sekkouri, a mis la responsabilité des divergences sur le dos du gouvernement Benkirane. Il promet néanmoins d’adopter les propositions d’amendement des syndicats.
Dans les détails, le ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri, estime que «la version du projet de loi organique qui a été déposée à la première Chambre en octobre 2016 est à l’origine du clash qui s’est produit entre les syndicats et le gouvernement», écrit le quotidien. Le texte a évidemment été déposé sous le gouvernement Benkirane.
Lors d’une séance de débat tumultueuse, qui a eu lieu jeudi à la commission de l’enseignement et des affaires culturelles et sociales à la Chambre des conseillers, le ministre a appelé à oublier cette version du projet de loi organique.
Malgré cela, et malgré le fait que le texte ait été largement amendé par les députés, les syndicats ne l’entendent pas de cette oreille. «Ils ont frappé du poing sur la table, dans un plaidoyer énergique pour les droits des salariés dans tous les secteurs et qui sont régulièrement bafoués par les employeurs», note le quotidien.
Les syndicalistes ont également mis en avant le phénomène encore répandu du travail non-déclaré par les employeurs, le refus d’appliquer le salaire minimum fixé par l’État, le licenciement abusif ou le refus de payer les heures supplémentaires.
Bref, soulignent néanmoins les élus des centrales syndicales représentées au Parlement, «on ne se réveille pas un matin en décidant de faire grève. C’est un acte qui se justifie par les comportements des employeurs. Ces comportements affectent, en même temps, les finances de l’État. Le travail non-déclaré fait perdre aux caisses de retraite près de 5 milliards de dirhams par mois», rapporte le quotidien.
Les syndicats insistent pour que le texte ne soit pas soumis à la logique du vote numérique à la majorité «parce qu’il concerne toute le monde». Il doit être l’objet de «négociations dans le cadre du dialogue social, en dehors de l’institution parlementaire». Ce à quoi se sont opposés les élus des partis de la majorité ainsi que ceux de la CGEM qui estiment que le débat devra se poursuivre au sein de l’institution législative.