Des observations mi-figue mi-raisin. Celles que vient de rendre publiques le Comité des droits de l’homme de l’ONU, en réponse au sixième rapport périodique présenté dernièrement par le Maroc à Genève. Première observation en chaîne, elle touche à la question des droits de l’homme au Sahara. Le Comité affirme «prendre note de l’Initiative marocaine d’autonomie», à l’origine du lancement en 2007 à Manhasset, banlieue new-yorkaise, du processus de négociations pour trouver une issue politique, durable et définitive au conflit saharien.
Mais voilà, ledit Comité se dit «préoccupé par les progrès limités sur la question relative à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental», sans expliquer toutefois ce que cela veut dire «autodétermination du peuple du Sahara occidental»! L’autonomie n’est-elle pas finalement une forme d’autodétermination? Pourquoi le Polisario continue-t-il, sous l'instigation de ses maîtres à Alger, de faire obstruction à cette initiative constructive née d’une volonté réelle de solder ce conflit plus que quarantenaire?
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Voilà une question que ledit Comité aurait mieux fait de soulever, au lieu de reprendre à son compte une phraséologie éculée, de surcroît contreproductive. A l’en croire, le Maroc «ne prendrait pas toutes les mesures nécessaires pour consulter le peuple du Sahara occidental sur l’exploitation des ressources naturelles au Sahara occidental»! On se demande alors pourquoi ce «peuple du Sahara occidental» a voté spontanément, et en grand nombre, s’il n’adhérait pas réellement aux efforts de son pays, de Tanger à Lagouira, pour se développer, avancer et rejoindre ainsi le peloton des pays démocratiques et prospères.
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Au-delà du Sahara, qui fait partie intégrante du royaume, envers et contre une orientation qui voudrait que cette partie chère du territoire national soit traitée séparément, le Comité des droits de l’Homme trouve à redire sur d’autres questions où le Maroc a pourtant franchi des pas très significatifs. Sur le point concernant l’égalité des genres, l’organe onusien fait part de sa préoccupation face à «la subsistance de dispositions législatives discriminatoires à l’égard des femmes, notamment en matière de régime matrimonial puisque la polygamie reste autorisée par la loi, de divorce, de la garde des enfants et de tutelle légale, d’héritage, et de transmission de la nationalité à l’époux étranger».
Une préoccupation qui aurait semblé naturelle si le pays visé était de confession chrétienne, que sais-je, judéo-chrétienne! Le Maroc doit-il renier ses spécificités religieuses, culturelles et civilisations pour faire plaisir à l’ONU! Il est curieux de constater que ledit comité fait l’impasse sur les avancées majeures réalisées par le Maroc en matière des droits de l’homme et ne voit que la moitié vide du verre! Qui des pays de la région Mena, voire au-delà, a soldé les comptes du passé via un mécanisme inédit (Instance Equité et réconciliation )? La réforme du Code de la famille, avec ce que cela comporte de droits pour les femmes, pouvait-elle avoir lieu s’il manquait cette volonté politique exprimée à haut niveau de l’Etat marocain?
Lancer des appels, ou des recommandations à la hussarde, du genre «il faut décriminaliser les relations sexuelles hors mariage entre adultes consentants», cela revient à pousser le bouchon assez loin! Surtout quand on sait que, comparés au Maroc, bien des pays en Afrique, au Proche-Orient, pour ne pas sortir de sa sphère géopolitique, vivent encore au Moyen-Age!