Organisé au siège de l’Institut royal de Police de Kénitra, ce séminaire international a pour thème «Normes et pratiques de prévention de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants pendant l’interpellation, l’audition et à la garde à vue».
La DGSN et le CNDH ont passé en revue l’ensemble des aspects de leur partenariat, reflet de la convention signée entre les deux organismes le 14 août 2022, par le directeur général de la DGSN, Abdellatif Hammouchi, et Amina Bouayach, présidente du CNDH.
Cette dernière a annoncé à l’assistance, qui comptait plusieurs ambassadeurs étrangers, des délégués de missions accréditées au Maroc et des experts internationaux, que la majorité écrasante des recommandations du CNDH en matière de prévoyance et de lutte contre la torture étaient respectées à la lettre par les parquets généraux, la police et la gendarmerie.
«Je peux vous dire que nos recommandations sont respectées à hauteur de 80 à 90%», a déclaré la présidente du CNDH. Après quoi, une vidéo adressée à la conférence par Juan Mendez, expert international de la lutte contre la torture, a été visionnée par l’assistance.
Après une visite au Maroc en 2012 en sa qualité de rapporteur spécial de l’ONU, Juan Mendez avait élaboré un rapport dans lequel il affirme avoir enregistré des «avancées significatives» dans la lutte contre la torture. L’expert a néanmoins rapporté que des efforts «restent encore à faire».
Sur ce point, la réponse ne s’est fait pas attendre. Amina Bouayach et Mohamed Dkhissi, wali et directeur central de la police judiciaire à la DGSN, ont fait état des efforts réalisés par le Maroc depuis la parution de ce rapport.
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Ils ont observé que le séminaire d’aujourd’hui se tient trois années, jour pour jour, après l’entrée en vigueur du mécanisme de prévention et de lutte contre la torture mis en place au sein du Conseil national des droits de l’homme.
Mohamed Dkhissi a souligné, pour sa part, que le partenariat entre les deux organismes n’a jamais cessé de fonctionner et qu’au contraire, il s’est amplifié par des échanges d’expériences, des visites sur le terrain et par la formation des cadres de la police en matière des droits de l’homme. «Nous avons été pionniers dans ce domaine», a déclaré en substance le directeur central de la police judiciaire.
Dans son allocution, Mohamed Dkhissi a tenu à clarifier à l’assistance des terminologies spécifiques utilisées abusivement lorsqu’il s’agit d’évoquer le travail de la police. «Il ne faut plus dire arrestation, mais interpellation, ne plus dire interrogatoire, mais audition et on ne peut plus dire non plus détention, mais garde à vue», a-t-il précisé. «La police n’extirpe pas des aveux, mais cherche la vérité et la réalité».
L’Afrique était représentée à ce séminaire par Remy Ngoy, président de la Commission africaine des droits de l’homme et du peuple (CADHP). Dans une déclaration pour Le360, ce responsable gambien a salué les réalisations du Maroc en matière des droits de l’homme et de prévention de la torture, affirmant que le Royaume «peut être fier d’être un modèle pour les pays africains».