«Je me demande ce que veulent de plus les enseignants grévistes. Que cherchent-ils? Pourquoi poursuivent-ils leur mouvement de grève après que l’État a consenti un grand effort, en augmentant les salaires de 1.500 dirhams?», a martelé le Chef du gouvernement vers la fin de son allocution devant la Chambre des conseillers, consacrée lors de cette session mensuelle au thème de «la réduction des disparités dans le monde rural».
Répondant à un élu du PJD, Aziz Akhannouch a d’abord donné un aperçu des discussions qui ont abouti à la signature d’un accord, le dimanche 10 décembre, entre le gouvernement et les syndicats les plus représentatifs (UMT,CDT, UGTM, FDT). Il s’est ensuite demandé pour quelle raison la Fédération nationale de l’enseignement (FNE, regroupant des coordinations de l’enseignement) se retirait à chaque fois des discussions, retardant ainsi l’avancée des négociations. Ce syndicat, a-t-il fait remarquer, avait demandé dimanche dernier à «se retirer pour consultations, avant de publier dans la soirée un communiqué annonçant la poursuite de la grève pour les jeudi et vendredi» prochains.
«On ne peut pas rester inactifs. Il ne faut pas prendre en otage les enfants, qui ont besoin d’aller à l’école», a affirmé le chef de l’exécutif sur un ton ferme, en appelant à la fin de la grève et en exprimant la disponibilité de la commission ministérielle, présidée par Chakib Benmoussa, ministre de l’Éducation nationale, pour négocier avec les syndicats afin de trouver une issue aux dossiers catégoriels des enseignants. Selon lui, «le dialogue de la commission que dirige Chakib Benmoussa pour introduire les amendements sur un nouveau statut sera bouclé et terminé la semaine prochaine».
Toutefois, Aziz Akhannouch a prévenu que «les moyens financiers de l’État sont limités» et qu’il avait «accordé un plafond qu’il ne peut pas dépasser». «C’est la plus haute augmentation du salaire des fonctionnaires de l’Éducation nationale jamais réalisée», a-t-il déclaré, dénonçant au passage le PJD qui n’avait «rien fait dans ce secteur durant ses dix ans» de mandat.
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Sur un autre sujet, le Chef du gouvernement avait au préalable évoqué la réussite des 7 programmes régionaux qui sont parvenus, ces dernières années, à bâtir de nouvelles infrastructures de base, à désenclaver les régions rurales et à faciliter l’accès à l’eau, à l’électricité et à l’eau. Ces programmes, financés par le fonds du développement de l’agriculture et par les régions, ont porté sur un investissement de quelque 50 milliards de dirhams.
Aziz Akhannouch s’est par ailleurs arrêté sur l’insistance de certaines parties à réclamer la promulgation d’une loi encadrant le droit de grève, une demande qui l’a visiblement irrité. «Alors que nous nous attaquons à des choses aussi prioritaires que la résolution du problème de l’éducation nationale, des parties préfèrent discuter d’une loi sur le droit de grève», a déploré le Chef du gouvernement, faisant allusion à la CGEM.