Éducation nationale: «Que veulent de plus ceux qui appellent encore à la grève?», martèle Aziz Akhannouch

Le chef du gouvernement Aziz Akhannouch devant la Chambre des conseillers, le 19 décembre 2023.

Le 20/12/2023 à 10h08

VidéoJamais le chef du gouvernement Aziz Akhannouch n’a piqué une colère aussi vive que celle qu’il a laissée apparaître ce mardi 19 décembre devant la Chambre des conseillers. «Que voulez-vous de plus après un gigantesque effort de l’État de 10 milliards de dirhams?», a-t-il interrogé, s’adressant aux enseignants grévistes, en référence à la hausse des salaires accordée aux enseignants.

«Je me demande ce que veulent de plus les enseignants grévistes. Que cherchent-ils? Pourquoi poursuivent-ils leur mouvement de grève après que l’État a consenti un grand effort, en augmentant les salaires de 1.500 dirhams?», a martelé le Chef du gouvernement vers la fin de son allocution devant la Chambre des conseillers, consacrée lors de cette session mensuelle au thème de «la réduction des disparités dans le monde rural».

Répondant à un élu du PJD, Aziz Akhannouch a d’abord donné un aperçu des discussions qui ont abouti à la signature d’un accord, le dimanche 10 décembre, entre le gouvernement et les syndicats les plus représentatifs (UMT,CDT, UGTM, FDT). Il s’est ensuite demandé pour quelle raison la Fédération nationale de l’enseignement (FNE, regroupant des coordinations de l’enseignement) se retirait à chaque fois des discussions, retardant ainsi l’avancée des négociations. Ce syndicat, a-t-il fait remarquer, avait demandé dimanche dernier à «se retirer pour consultations, avant de publier dans la soirée un communiqué annonçant la poursuite de la grève pour les jeudi et vendredi» prochains.

«On ne peut pas rester inactifs. Il ne faut pas prendre en otage les enfants, qui ont besoin d’aller à l’école», a affirmé le chef de l’exécutif sur un ton ferme, en appelant à la fin de la grève et en exprimant la disponibilité de la commission ministérielle, présidée par Chakib Benmoussa, ministre de l’Éducation nationale, pour négocier avec les syndicats afin de trouver une issue aux dossiers catégoriels des enseignants. Selon lui, «le dialogue de la commission que dirige Chakib Benmoussa pour introduire les amendements sur un nouveau statut sera bouclé et terminé la semaine prochaine».

Toutefois, Aziz Akhannouch a prévenu que «les moyens financiers de l’État sont limités» et qu’il avait «accordé un plafond qu’il ne peut pas dépasser». «C’est la plus haute augmentation du salaire des fonctionnaires de l’Éducation nationale jamais réalisée», a-t-il déclaré, dénonçant au passage le PJD qui n’avait «rien fait dans ce secteur durant ses dix ans» de mandat.

Sur un autre sujet, le Chef du gouvernement avait au préalable évoqué la réussite des 7 programmes régionaux qui sont parvenus, ces dernières années, à bâtir de nouvelles infrastructures de base, à désenclaver les régions rurales et à faciliter l’accès à l’eau, à l’électricité et à l’eau. Ces programmes, financés par le fonds du développement de l’agriculture et par les régions, ont porté sur un investissement de quelque 50 milliards de dirhams.

Aziz Akhannouch s’est par ailleurs arrêté sur l’insistance de certaines parties à réclamer la promulgation d’une loi encadrant le droit de grève, une demande qui l’a visiblement irrité. «Alors que nous nous attaquons à des choses aussi prioritaires que la résolution du problème de l’éducation nationale, des parties préfèrent discuter d’une loi sur le droit de grève», a déploré le Chef du gouvernement, faisant allusion à la CGEM.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Karim Kolchi
Le 20/12/2023 à 10h08

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les profs ne font pas la grève pour une augmentation de salaire, ils veulent des nouvelles lois du statut essentiel unifié. Ce n'est pas une question d'argent mais de principe

Si vous pensez que ca s'arretera avec ca, vous vous trompez. Il s'agit bien d'une prise d'otage aux exigences sans arret ralongées. Le climat serait 10x plus serein si les discussions prenaient leur temps pendant que tout le monde travaille. Dans les pays serieux, on porte une brassard ou on assure un service minimal qui n'est pas que symbolique et censé causer des tracasseries (comme par exemple travailler seulement la matinee, au lieu d'une heure capricieuse a tout va comme si les parents qui travaillent n'ont rien de mieux a faire que transporter les enfants ou les voir abandonnés dans la rue). L'etat est resté responsable et il etait possible d'obtenir la resolution des dossiers en suspens et l'application des mesures precedents sans chantage envers l'education nationale.

...on peut être fonctionnaire sans forcément être à la fonction publique avec le DOTI ,on est alors FONCTIONNAIRE DU SEMI PUBLIC. Tous les départements ministériels ont des offices ,des sociétés.. dans lesquels travaillent des lauréats de grandes écoles et universités d'ici et d'ailleurs. Ces structures autonomes intra-ministères fonctionnent par de statuts spéciaux -semi public- sont, autrement plus avantageux que le public car possibilités de primes et rapides avancements par rapport au public . Pourquoi ne pas exposer ces situations/cas aux ex-contractuels-enseignants ?

ILS VEULENT LA RÉVOLUTION !!! ... Merci

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