El Khalfi part en guerre contre les chaînes publiques

Fayçal Laraïchi, président de la SNRT, et Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication.

Fayçal Laraïchi, président de la SNRT, et Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication. . DR

Revue de presseKiosque360. Le ministre de la Communication accuse les directeurs de chaînes publiques de vouloir transformer la télé en un "bordel du Mexique".

Le 04/06/2014 à 23h31

Mustapha El Khalfi part en guerre contre "les généraux de la télévision" en les accusant de transformer les chaînes publiques en un "bordel du Mexique". Cette déclaration du ministre de la Communication au Parlement fait la Une de la presse à paraître ce jeudi 5 juin. La formule choque ! Le ministre PJDiste fait allusion à l'abondance des feuilletons mexicains sur les chaînes marocaines. Akhbar Al Yaoum revient sur la sortie agressive du ministre de la Communication, mardi dernier, à la Chambre des représentants, à propos de l'offre des télévisions publiques. Une offre jugée, selon le ministre, contraire aux valeurs marocaines et religieuses. Al Massae reprend cette question d’El Khalfi: "Est-ce que les élus de la Nation peuvent accepter la diffusion de feuilletons à la télévision qui consacre l’infidélité conjugale ?"

Lors de cette séance des questions orales de la première Chambre parlementaire, les partis d'opposition ont dénoncé la politique du gouvernement Benkirane, dont l'objectif est de contrôler le secteur de l'audiovisuel. Al Ahdath Al Maghribiya relève que cette séance s'est transformée en un terrain d'affrontements entre des ministres soutenus par des élus du PJD et les représentants de l'opposition. Le quotidien fait écho de l'intervention de la députée socialiste, Hasna Abou Zaid, qui a accusé l'Exécutif de vouloir contrôler l'audiovisuel public. Le quotidien relève que le ministre de la Communication a perdu son sang-froid et s'en est pris ouvertement aux directeurs des chaînes de télévision.Séance parlementaire houleuse

Compte tenu de ce qui s’est passé lors de cette séance parlementaire houleuse, Annass estime que la guerre entre gouvernement et les responsables des chaînes continue. Même son de cloche dans l'hebdomadaire Al Watan qui consacre son dossier de la semaine à la croisade menée par Benkirane contre les chaînes de télévision. Dans ses récentes sorties partisanes, le SG du PJD s’est attaqué à la directrice de l’Information, Samira Sitaïl. Le journal constate que le chef de l'Exécutif cherche à intégrer "la télévision au royaume des frères musulmans". Et de rappeler que dès la nomination du gouvernement, Benkirane s'est mis à attaquer les structures de l'audiovisuel public non pas au nom de la réforme, mais pour mettre la main sur ce support idéologique de l'Etat". Les Eco reprend le démenti d'El Khalfi dans lequel il nie vouloir contrôler les médias publics. Et de rappeler qur ce démenti fait suite à une pétition lancée par des intellectuels, des artistes et des journalistes pour mettre en garde contre la "tentative d’exercer la tutelle sur le secteur audiovisuel".

Il est difficile de croire les déclarations d'El Khalfi, selon lesquelles, il n'existe aucune tentative de mettre la main sur l'audiovisuel public. Sa sortie, mardi, au Parlement et ses accusations à l'égard des responsables des chaînes publiques remettent en cause la sincérité des propos du ministre PJDiste. Sans oublier les dernières sorties de Benkirane contre la direction d'information de 2M. Des actions qui témoignent de cette volonté manifeste d'exercer un contrôle sur un outil stratégique, à savoir l'audiovisuel public.

Par Abir Al Maghribi
Le 04/06/2014 à 23h31