Menacés de perdre leurs sièges dans les grandes et moyennes villes, les leaders du parti de la Justice et du Développement (PJD) tentent tant bien que mal de contourner le tsunami prévu par la nouvelle méthode de calcul du quotient électoral sur la base des inscrits sur les listes électorales, pour maintenir leurs positions «ainsi que les grosses indemnités qu’ils perçoivent».
Dans sa livraison du 29 juin, le quotidien Assabah révèle que les islamistes ont élaboré un plan électoral pour minimiser les retombées de cette nouvelle méthode de calcul du quotient électoral à laquelle s’est opposé le parti. Avec l’approbation du secrétariat général, les leaders du parti de la Lampe ont ainsi procédé à la préparation des listes électorales “indépendantes”, conduites par des membres du parti et de ses sympathisants.
Parmi eux, certains hommes d’affaires et promoteurs immobiliers constituaient, lors des dernières élections, un réservoir électoral pour le parti qui les a d’ailleurs remportées. Ils ont financé en catimini des campagnes électorales pour préserver leurs intérêts.
Avec ce plan, basé sur les listes électorales “indépendantes”, les leaders du PJD, y compris certains de ses ministres dans l’actuel gouvernement, ambitionnent de remporter à nouveau les prochaines élections communales, ce qui leur permettra de diriger les mairies des grandes et moyennes villes en obtenant des majorités confortables, sans recourir à des alliances tardives avec leur lot de complications et d’incertitudes.
D’après le quotidien Assabah, ce plan a été préparé par les cadors du parti à l’abri des regards, et ce depuis que la commission de l’Intérieur avait voté pour le changement de la méthode de calcul du quotient électoral, jusque-là calculé sur la base des voix valides.
Le Parlement a approuvé une nouvelle méthode basée sur le nombre des inscrits. Ce qui n’a pas manqué de faire réagir le parti dirigé par le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, qui a saisi la Cour constitutionnelle, en vain.