En matière de gestion de la chose religieuse, Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques, a tenu, encore une fois, à tracer une ligne de démarcation bien claire entre la prédication religieuse et la propagande politique. Dans les mosquées et autres lieux de culte, il ne peut y avoir de place pour les pratiques, les discours et les controverses politiques. Selon le ministre, ces lieux doivent absolument rester à l’abri des joutes politiques, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 8 juillet.
D’après Ahmed Toufiq, qui intervenait en début de semaine lors d’une question orale à la première Chambre, posée par un député du PJD et concernant la relation entre le politique et le religieux, les mosquées doivent être un terrain neutre. Il est ainsi inutile de tenter de gagner la sympathie, voire l’appui, des préposés à ces lieux de culte en essayant de les convaincre qu’un courant politique donné pourraient répondre à leurs attentes, affirme le ministre à l’adresse des élus du parti islamiste.
En répondant à la question posée par les députés du PJD sur la gestion du champ religieux, le ministre a tenu à rappeler aux parlementaires, et particulièrement aux auteurs de la question, que toute ingérence dans la gestion de la chose religieuse pourrait avoir des conséquences déplorables. Ce domaine, insiste-t-il, doit certes être géré de manière collective, mais en ayant uniquement à l’esprit l’intérêt suprême de la collectivité.
Ainsi et pour maintenir le modèle marocain à l’abri de toute influence néfaste, les imams et autres préposés religieux en exercice sont interdits d’appartenance politique et syndicale. Cela fait partie des piliers de la réforme du champ religieux engagée depuis plusieurs années. D’ailleurs, il s’agit de consacrer une pratique déjà existante, puisque les imams s'interdisent, depuis toujours, de mêler politique et religion. L’une découle en effet d’un référentiel constant et immuable, alors que l’autre est constamment sujette à des divergences et contradictions selon les points de vue et les positions des uns et des autres.
Le ministre, cité par Assabah, tient à le rappeler encore une fois: nous n’avons pas peur pour la religion, mais pour la politique. Nous ne voulons pas, précise-t-il, que la politique soit déformée par la religion. De toutes les manières, insiste-t-il, chaque domaine à ses spécificités, son discours et ses outils de réforme. De même, selon le ministère chargé de la gestion du champ religieux, il ne saurait y avoir de contradiction entre le politique et le religieux, à condition que chacun garde ses positions.
Par ailleurs, relève Assabah, le ministère des Habous et des affaires islamique a toujours veillé, à l’approche de chaque échéance électorale, à insister sur la neutralité des mosquées et des autres lieux de culte. Ces lieux ne peuvent, en aucun cas, servir de champ de bataille entre tendances et partis politiques.