Plusieurs éleveurs et producteurs de viande ont appelé le gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani à déclarer officiellement le Maroc en état de sécheresse. Due à un grave déficit pluviométrique, cette sécheresse a entraîné une hausse vertigineuse des prix du fourrage et des aliments pour bétail. Selon certaines sources, cette situation critique a provoqué la colère des éleveurs, qui ne parviennent plus à couvrir les frais des aliments de leur bétail. A tel point qu’ils ont été contraints de vendre leur cheptel pour réduire leurs frais. Sauf que, sur les marchés, l’offre a été plus forte que la demande. Les prix du bétail n’ont donc cessé de baisser, causant des pertes considérables aux éleveurs.
Le président de la coordination régionale des produits agricoles, Mohamed Boukriz, souligne que le Maroc souffre de sécheresses récurrentes depuis 2017, année où le gouvernement l’avait annoncé officiellement. L’Exécutif, ajoute-t-il, avait alors accordé aux agriculteurs une subvention pour 5 à 6 kilogrammes d’aliments par bête. Une quantité insuffisante, poursuit le même intervenant, sachant que l’agriculteur va supporter, cette année, le poids de deux années de sécheresse. D’autant que les prix des aliments pour bétail ont quadruplé.
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du jeudi 5 mars, que Boukriz a appelé le gouvernement à intervenir d’urgence pour venir en aide aux agriculteurs. La première mesure que l’Exécutif doit prendre, dit-il, est de réduire ou d’annuler la taxe sur l’importation des aliments pour bétail. Seule cette option, précise-t-il, pourrait contribuer à la baisse des prix. Et d’ajouter que les subventions du gouvernement ne profitent qu’aux lobbies de ce secteur.
Le même intervenant indique, par ailleurs, qu’aucun des gouvernements précédents n’avait établi de plan d’urgence pour venir en aide aux agriculteurs et aux éleveurs pendant les années où le Maroc avait enregistré des pics de sécheresse. Il a toujours fallu, souligne Boukriz, que le roi intervienne pour que l’on débloque une aide aux agriculteurs. Et Boukriz de tirer la sonnette d’alarme: «Il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités car, si la situation demeure en l’état, on risque une forte mortalité au sein des cheptels. Chose qui obligera le gouvernement à importer le bétail au prix fort, alors qu’il a encore la possibilité d’agir pour sauver les agriculteurs».