Le gouvernement a adopté le projet de décret portant sur des mesures provisoires relatives à l’éligibilité à l’aide directe pour les veuves en situation de précarité ayant des enfants à charge.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du week-end (8 et 9 avril), que l’adoption de ce décret vise à se conformer aux dispositions de la loi relative au système de ciblage des bénéficiaires des programmes d’appui social et portant création de l’agence nationale des registres. Ce faisant, ce texte permet aux veuves en situation de précarité de continuer à bénéficier de cette aide jusqu’à la date de la généralisation des indemnités familiales et de la mise en œuvre effective de l’aide directe aux ménages.
Une mesure dont on ignore le destin. Du coup, on s’interroge sur les raisons qui ont poussé le gouvernement à prendre cette mesure exceptionnelle et sur les causes du retard pris dans l’adoption du dispositif. En réalité, le gouvernement semble se perdre dans la mise en place de ce chantier qui ne bénéficie pas des garanties nécessaires, bien que les textes qui le régissent aient été adoptés depuis trois ans.
Le quotidien Al Akhbar souligne que le traitement de ce dossier nécessite des efforts considérables en matière juridique, technique et financière. Il nécessite également beaucoup de mesures et d’études pour créer une banque de données transparente et crédible relative aux catégories ciblées. Mais tout cela ne justifie pas le retard pris.
L’objectif du registre social n’est pas seulement d’endiguer la rente dont ont bénéficié certains secteurs économiques et sociaux aux dépens des citoyens nécessiteux. Il vise également à préserver la stabilité et à garantir la justice sociale à travers le ciblage direct des catégories vulnérables, des personnes âgées et des chômeurs.
Aussi, le retard pris par le gouvernement dans la réalisation de ce chantier royal ne participe pas seulement au gaspillage du temps politique et du développement. Mais il fait perdre à l’ordre social la chance de consolider la stabilité face aux dangers qui le guettent et prive la Nation des opportunités de développement et de progrès voulues par le roi Mohammed VI.