"Il faut comprendre: en parlant de démission, je fais valoir une question éthique, de valeur politique et de principes". Mais cette démission reste virtuelle et pour l'heure, il n'en est rien. C'est ce qu'a précisé le chef du gouvernement à le360, confirmant avoir effectivement utilisé ce terme lors d'une rencontre tenue jeudi à Rabat avec les étudiants de sa formation politique, le Parti de la justice et du développement (PJD).
"Sa Majesté le roi a, a-t-il ajouté, appelé à la responsabilisation des partis et acteurs politiques. Nous sommes (au gouvernement) pour agir et oeuvrer au service des citoyens et de la Nation. Nous ne sommes pas venus pour occuper des postes ministériels mais pour travailler. Quand je dis que je suis prêt à démisssionner, c'est pour affirmer que j'entends le message royal et que nous allons tous oeuvrer pour que les instructions royales ne restent pas lettre morte".
Le chef du gouvernement a, chemin faisant, visé, sans nommer qui que ce soit, des parties qui, selon lui, entraveraient l'action de l'Exécutif.
Récemment, le Parti authenticité et modernité (PAM) et le Rassemblement national des indépendants (RNI) ont formulé des critiques acerbes à l'encontre du PJD. Saâd-Eddine El Othmani a évoqué la force des valeurs politiques et de l'éthique en voulant signifier que le pouvoir n'est pas l'ultime objectif du parti de la Lampe. Dans une déclaration à le360, il a martelé que son parti "n'est pas au gouvernement pour se servir mais pour servir le pays".
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Le chef du gouvernement a estimé que c'est "le PJD qui gouverne et non des personnes en son sein". "Si le parti serait appelé à sortir (démissionner, Ndlr), c'est moi qui vais sortir en premier. J'ai été nommé par le souverain pour diriger une équipe qui travaille, il faut qu'elle continue à travailler", a-t-il conclu.
Dans son allocution devant les étudiants PJDistes, El Othmani a déclaré que "des parties que nous connaissons ne voulaient pas que notre gouvernement voie le jour". "Nous sommes dans le gouvernement pour relever les défis et pour agir dans un contexte difficile. Nous continuerons la mise en oeuvre des réformes. Mais si le parti décide de sortir, nous sortirons", a-t-il souligné en appelant les étudiants PJDistes à "jouer leur rôle et à exprimer leurs opinions", même si celles-ci sont "critiques".