Le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, a mis en garde les Marocains contre les fatwas cavalières. Intervenant le lundi 10 février devant la Chambre des représentants, il a affirmé qu’une «partie non négligeable des citoyens se ruent sur une marchandise religieuse avariée, vendue par des individus qui manquent de qualifications scientifiques», rapporte Al Ahdath Al Maghribia du mercredi 12 février. Le ministre a tenu pour responsables ces faux «muftis» de la propagation des fatwas religieuses trompeuses, tout en ajoutant que la responsabilité incombe également au «consommateur de la marchandise religieuse».
Il a souligné que la liberté d’expression était garantie pour tous, mais il a tenu à préciser: «Si le consommateur veille à acheter des produits de qualité sur les marchés, il doit également adopter la même logique lorsqu’il consomme un discours religieux, à titre de conseil. Quant à la fatwa, elle est l’apanage du Conseil supérieur des Oulémas».
Toufiq estime ainsi que le domaine de la fatwa connaît un désordre auquel la technologie a contribué, avec «l’apparition d’individus non qualifiés qui émettent des fatwas. Mais, il faut l’avouer, la responsabilité incombe aussi au consommateur». Il faut distinguer, poursuit le ministre, entre la fatwa et le conseil, car la fatwa concerne un problème nouveau qui nécessite un effort juridique, tandis que le conseil comprend des données pratiques, comme la façon d’effectuer les ablutions, la prière ou la répartition de l’héritage. En somme, précise-t-il, «le Conseil supérieur des Oulémas demeure l’instance officielle de la fatwa, et ceux qui prétendent détenir le savoir religieux ne sont pas habilités à l’émettre».
Le ministre a également précisé que la «numérisation est un outil important pour la sensibilisation religieuse et que le Maroc a réalisé des progrès dans ce domaine à travers de nombreuses plateformes», note Al Ahdath Al Maghribia. Ainsi, le ministère des Habous et des Affaires islamiques dispose de plus de 200.000 contenus numériques sur Google, avec des millions d’abonnés. «À cela s’ajoute la plateforme numérique dédiée au Hadith Acharif, lancée sur ordre du roi Mohammed VI, et qui constitue une valeur ajoutée pour la réforme du champ religieux», conclut Ahmed Toufiq.
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