Fès: le juge d’instruction valide des poursuites judiciaires contre Mohamed Kandil, député du RNI

Revue de presseLe juge d’instruction près la Cour d’appel de Fès a poursuivi le député du Rassemblement national des indépendants (RNI, majorité) et ex-président de la commune de Sidi Harazem, Mohamed Kandil, ainsi qu’un conseiller communal et un entrepreneur, pour «dilapidation et détournement de deniers publics», concernant la gestion d’un parc de loisirs dans la station touristique de Sidi Harazem. Cet article est tiré d’une revue de presse d’Al Akhbar.

Le 10/12/2024 à 19h42

Le juge d’instruction de la Chambre criminelle de premier degré, chargé des crimes financiers près la Cour d’appel de Fès, a décidé de poursuivre le député du RNI et ex-président de la commune de Sidi Harazem, Mohamed Kandil, pour «dilapidation et détournement de deniers publics».

Le mis en cause, qui a été à la tête de cette commune pendant 30 ans, a dernièrement démissionné de son poste, relaie Al Akhbar de ce mercredi 11 décembre.

Il devrait comparaître devant cette même juridiction à la fin de ce mois de décembre, en compagnie du vice-président du Conseil préfectoral de Fès, ainsi que d’un entrepreneur, poursuivis pour les mêmes motifs.

Les trois accusés sont poursuivis en état de liberté provisoire, après s’être acquittés du versement d’une caution d’un montant de 30.000 dirhams pour le président de la commune et l’entrepreneur, et de 25.000 dirhams pour le conseiller communal.

L’affaire s’est ébruitée quand la Cour des comptes régionale a reçu une plainte dénonçant plusieurs dysfonctionnements concernant un marché de location de certaines installations dans la station touristique de Sidi Harazem.

Le gérant d’une entreprise, connu pour être un proche du conseiller communal incriminé, avait bénéficié de ce marché.

L’élu a été arrêté par la gendarmerie après avoir empêché les magistrats de la Cour des comptes d’accomplir leur mission d’enquête.

Selon la même plainte, le conseil communal de Sidi Harazem a cédé en 2011, à cette même entreprise, un parc de loisirs, moyennant un loyer annuel de 400.000 dirhams.

Sauf que cet entrepreneur, qui n’est ni plus ni moins que le gendre de ce conseiller communal, n’a pas respecté le cahier des charges en édifiant cinq piscines, un hammam, un restaurant, ainsi qu’une salle des fêtes dans ces lieux.

Malgré ces violations manifestes, le président de la commune, Mohamed Kandil, n’a pas procédé à la résiliation du contrat noué avec le locataire, indique Al Akhbar.

Selon le libellé de la plainte, un autre entrepreneur, qui exploite quant à lui la piscine municipale en s’acquittant d’un loyer annuel de 1.400.000 dirhams, s’est plaint auprès du médiateur du Royaume d’une concurrence déloyale que lui mène le locataire de ce parc.

Dans cette plainte, il est aussi mentionné que le véritable exploitant du parc, qui a été transformé en complexe touristique, n’est autre que le conseiller communal incriminé, qui bénéficie de la bénédiction du président de la commune, Mohamed Kandil.

Par Hassan Benadad
Le 10/12/2024 à 19h42