Foncier de l’Etat: la BNPJ enquête à Marrakech sur d'éventuelles fraudes

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Revue de presseKiosque360. La BNPJ enquête, à Marrakech, sur une affaire tentaculaire de cession illégale de biens fonciers appartenant à l’Etat. Les faits, qui remontent à 2009 et s’étalent jusqu’à 2016, impliquent un ex-wali, un ancien directeur de l’Agence urbaine, des élus, des agents d’autorité...

Le 04/11/2020 à 18h48

La Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) poursuit ses investigations dans l’affaire de la cession, du temps du wali limogé Abdelfattah Labjioui, de biens immobiliers et de terrains appartenant à l’Etat dans la ville de Marrakech. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du jeudi 5 novembre, que des promoteurs, des hommes d’affaires, ainsi que certains élus ont été auditionnés, la semaine dernière, par la BNPJ. Il faut rappeler que certains de ces terrains, cédés à des prix modiques, étaient destinés à accueillir des projets socioéconomiques. Pis encore, certaines cessions concernaient des terrains sur lesquels devaient être bâtis des projets économiques, culturels et touristiques dans le cadre du projet royal «Marrakech, cité du renouveau permanent». 

Les bénéficiaires (élus et agents d’autorité) de cette spéculation ordonnée durant la période 2016-2018 revendaient ces biens, en l’état, en faisant des bénéfices colossaux. L’affaire a éclaté quand des acteurs de la société civile ont enregistré, dans une vidéo devenue virale, les lieux concernés par ces cessions illégales. Il n’a pas fallu longtemps pour que l’Association nationale de la protection des droits de l’Homme compile ce dossier tentaculaire et dépose une plainte devant le parquet. L’affaire a pris une autre ampleur avec l’implication du wali révoqué, Abdelfattah Labjioui, du directeur de l’Agence urbaine, emprisonné dans le cadre d’un autre dossier, ainsi que de différents responsables de plusieurs secteurs et administrations en lien avec le domaine de l’urbanisme.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que cette spoliation subtile du foncier de l’Etat a permis à certains élus de se convertir en promoteurs immobiliers en transformant les biens des Domaines en projet privés juteux. La BNPJ s’est penchée sur le mandat du Conseil de la commune de Marrakech pendant la période 2009-2015, où plusieurs lots de terrains du domaine de l’Etat ont été attribués à des personnes physiques et morales. Il s’agit notamment de l’acquisition de trois lots de terrains par le Conseil municipal pour la construction d’une gare routière, d’une station de taxis et l’extension du marché municipal. Si la construction de la gare routière a été entamée, il n’en fut rien pour les deux autres projets qui ont été cédés à deux sociétés pour y construire un hôtel et une station-service. L’un des conseillers communaux a bénéficié d’un bien foncier de l’Etat pour le prix modique de 620 dirhams le mètre carré dans le but de construire un lotissement après avoir expulsé, de force, de pauvres locataires.

La construction d’une école publique a failli être annulée quand l’ancien wali a autorisé une société privée à édifier, sur le terrain qui lui était réservé, une station-service, un restaurant et un café. L’affaire avait fait scandale, avant que le nouveau wali n’intervienne pour annuler cette transaction douteuse et remettre sur les rails le projet de la construction d’un établissement scolaire. La course à la spéculation foncière s’est étendue à des espaces historiques comme le Riad de «Dar Zniber», près du Palais de la Bahia, lui aussi programmé dans le projet royal «Marrakech, cité du renouveau permanent». Et comme les spéculateurs ne sont jamais rassasiés, ils ont investi le monde rural pour s’accaparer des dizaines d’hectares où ils ont construit des lotissements sur des terrains réservés, initialement, aux espaces verts.

Par Hassan Benadad
Le 04/11/2020 à 18h48

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Nous, nous avons les titres fonciers de (bab lkhmiss à marrackech, et 2 200 hectares au village de 44 un peu avant marrackech, 730 hectares à âtaouia à kalâa sraghna, 160 hectares à bechane) et impossible d'accéder à nos biens même avec nos titres fonciers.

Nous nous avons deux hectares et demi à bab lkhmiss en plein centre de Marrakech avec titres fonciers à l'appui et nous ne pouvons accéder à nos biens.

C'est le même phénomène qui se passe à Rabat et à salé où les élus s'approprient à tours de bras des hectares appartenant à l'état pour une bouchée de pain. Et la dernière nouvelle c'est celle du Maire de la ville de Salé qui essaye de supprimer avec l'intention de brader le terrain du marché de gros de fruits et légumes très vital pour la ville et pour des milliers de commerçants avec l'intention de vendre le terrain à bas prix pour des corrompus. Le marché hebdomadaire de Salé " Lakhmis" a eu le même sort où des élus se sont appropriés ses hectares pour un prix symbolique. Il y'a des politiciens, que dès qu'ils sont au pouvoir, ils ne perdent jamais le Nord. Il serait temps de faire un inventaire complet du bien et du patrimoine de l'état, et de les protéger contre les spoliations par certains élus et une poignée d'hommes au pouvoir qui profitent du système et du manque de contrôle pour s'enrichir illégalement quitte à faire des dégâts aux finances de l'état et aux régions, et aux citoyens.

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