Le ministère de l’Intérieur vient de lancer, à travers sa direction des affaires rurales, une traque des fonctionnaires fantômes. Le plan d’action de cette opération a été distribué à l’ensemble des walis et gouverneurs, rapporte le quotidien arabophone Assabah, dans son édition du mercredi 24 juin.Par ailleurs, le cabinet du ministre de l’Intérieur a reçu un rapport sur l’absentéisme qui touche toutes les administrations du pays, absentéisme à son plus haut niveau durant le mois de ramadan. En réaction, le ministre a donné ses instructions pour la mise en place d’actions à la hauteur du phénomène. Ces mesures, au nombre de trois, devraient permettre une gestion plus efficace des dossiers des fonctionnaires dont l’historique d’absences non justifiées est bien garni.
Parmi ces mesures, l’accompagnement de la mise en place de l’arsenal législatif et de la fonction publique relatif aux autorisations d’absences et aux retenues sur salaires; un arsenal qui fixe également les règles liées aux absences et des mesures disciplinaires à travers un suivi quotidien des présences. Dans sa première phase d’application, cette opération a permis de lever le voile sur des vérités choquantes. «Des fonctionnaires perçoivent leurs salaires alors qu’ils passent des semaines, voire des mois, à l’étranger», affirme le quotidien. «La direction des affaires rurales a ainsi établi une liste d’absents de longue date qui n’avait aucun justificatif valable. Ces fonctionnaires seront bientôt licenciés. Leur carrière dans les administrations sous tutelle du ministère de l’intérieur prendra donc fin», affirme pour sa part une source citée par Assabah.
La deuxième action entreprise par le ministère pour contrer l’absentéisme est technologique. Le ministère s’équipe en effet progressivement de matériel de pointage et de suivi de la présence. Enfin, la troisième mesure consiste à accélérer le processus de décentralisation pour permettre une gestion plus réaliste des territoires. C’est ainsi que les walis et gouverneurs ont désormais pouvoir de signature, au nom du ministre de l’Intérieur, sur les décisions de recrutement de leurs chefs de service. «Le ministère étudie également la possibilité de déléguer aux walis et gouverneurs la gestion quotidienne de leurs ressources humaines, depuis le recrutement jusqu’au départ à la retraite, en s’aidant de systèmes d’information dédiés», rapporte le quotidien.
Par ailleurs, dans des correspondances adressées à certains walis et gouverneurs, le ministère a demandé des explications sur les postes indéfiniment vacants dans certaines régions. A l’image de la province de Khemisset où une centaine de postes sont libres depuis des années, alors que des chômeurs font régulièrement des sit-in devant le siège de la province, dans l’espoir de trouver un jour un emploi décent.