Gaza, le Hamas, Netanyahu, l’Iran, les Accords d’Abraham… voici l’analyse de l’historien et politologue Bruce Maddy-Weitzman

L'historien et politologue israélien Bruce-Maddy Weitzman.

Le 14/11/2023 à 16h36

VidéoBruce Maddy-Weitzman est un universitaire, historien et politologue israélien. Dans cet entretien avec Le360, il apporte une analyse sur l’après-guerre entre Israël et le Hamas, sur l’avenir de la région, les Accords d’Abraham et la carrière politique de Benjamin Netanyahu. Connu comme un modéré et un partisan de la paix entre les peuples palestinien et israélien, le durcissement de ses positions est un indicateur du traumatisme des élites israéliennes après le 7 octobre. Selon lui, le jour d’après sera sans Hamas ou ne sera pas.

Il y aura un avant et un après le 7 octobre 2023 pour Israël et sa classe politique, mais aussi pour toute la région, et notamment Gaza, où il pleut des bombes chaque jour depuis plus d’un mois. C’est l’analyse que fait l’historien et politologue israélien Bruce Maddy-Weitzman.

Notre interlocuteur, également professeur à l’Université de Tel-Aviv, commence par faire un parallèle entre ce qui s’est passé le 7 octobre courant dans les localités jouxtant Gaza et les crimes perpétrés contre les Juifs par les nazis.

«Du point de vue israélien, l’horrible massacre de 1.400 hommes, femmes, enfants et bébés perpétré par les terroristes du Hamas le 7 octobre a constitué l’événement le plus traumatisant de l’histoire du pays. Cela rappelle les crimes perpétrés en partie par les Einzatsgruppen nazis, spécialisés dans les meurtres en masse, la torture, le viol et le pillage», affirme le politologue.

C’est dire l’ampleur du traumatisme subi le 7 octobre par les Israéliens et même dans les rangs des élites modérées ayant toujours appelé à faire prévaloir la voix de la raison et de la paix. Bruce Maddy-Weitzman fait d’ailleurs partie de ces élites israéliennes opposées aux politiques de l’actuel gouvernement Netanyahu et qui ont vu dans les Accords d’Abraham une occasion inespérée pour instaurer la paix et ouvrir une nouvelle page entre l’État hébreu et les pays arabes.

Le 7 octobre n’a pas été qu’un jour de désolation pour Benjamin Netanyahu. «La société israélienne a mis de côté ses profondes divisions internes qui se sont dévoilées dans les manifestations massives et soutenues (contre la réforme de la justice défendue par Netanyahu, ndlr) et s’est désormais unie autour d’un seul objectif: détruire le Hamas physiquement, mais aussi ses infrastructures. Pour Israël, il s’agit d’une question existentielle», explique le politologue, qui ne se fait toutefois pas d’illusions quant à la fin du Hamas.

Netanyahu par la petite porte

Par contre, il est tranchant quant à l’avenir politique de Benjamin Netanyahu, qu’il estime fini. «Quelle que soit la fin de cette phase de la guerre, il y aura probablement un tsunami de protestations publiques appelant à la démission de Netanyahu, au remplacement de son équipe par un nouveau gouvernement et à des élections. En fin de compte, je pense que la pression du public sera suffisante et que sa carrière se terminera dans la disgrâce», affirme le politologue.

Reste aussi l’avenir de Gaza, et là aussi, difficile d’arrêter un scénario précis, mais Bruce-Maddy Weitzman semble favoriser une issue politique réalisable d’après lui: qu’elle soit dirigée par une sorte de coalition internationale avec les Palestiniens de Gaza (sans le Hamas) et de l’Autorité palestinienne ainsi que des pays qui se porteraient volontaires, aussi bien européens qu’arabes. Et avant tout, il faut d’abord penser au sort des deux millions d’habitants de cette bande réduite à un vaste champ de décombres et de cadavres et où on manque de tout. «Une tâche herculéenne», résume amèrement notre interlocuteur.

Pari réussi pour l’Iran et le Hamas

Pour Bruce Maddy-Weitzman, l’Iran et le Hamas ont réussi le pari de porter un coup dur au processus de normalisation entre les pays arabes et Israël. «À la veille du 7 octobre, un accord de normalisation saoudo-israélien semblait imminent. Pour Netanyahu, cela aurait été la dernière plume à son palmarès, prouvant aux sceptiques que les relations d’Israël avec les pays arabes ne dépendaient pas de la résolution de la question palestinienne», analyse-t-il.

«En fait, l’une des motivations des actions du Hamas était de prouver le caractère erroné de cette thèse, et il y est parvenu. Les relations d’Israël avec les membres des Accords du Golfe (Bahreïn et Émirats arabes unis) seront menées discrètement jusqu’à ce que la poussière retombe, et les contacts avec les Saoudiens, qui détestent les Frères musulmans, et donc le Hamas, seront encore plus discrets, pour ne pas dire gelés», affirme notre interlocuteur.

Pour les relations entre le Maroc et Israël, Bruce Maddy-Weitzman appelle à privilégier les «intérêts stratégiques et économiques» du Royaume, ne cachant pas sa déception de voir des manifestations de soutien aux Palestiniens «non interdites par les autorités» dans plusieurs villes du pays.

Par Mohammed Boudarham et Youssef El Harrak
Le 14/11/2023 à 16h36

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Tout analyste non intimidé par le rouleau compresseur Sioniste, vous confirmera que l’éradication du Hamas ne peut que donner naissance à d’autres mouvements de résistance plus radicaux que ce dernier. On a pas besoin d’être politologue pour le savoir. L’holocauste perd son impact dans le monde chaque jour à cause des assassinats qui n’ont rien à envier aux crimes Nazis chaque jour en Palestine. Le monde se dit regardez les juifs quand ils sont au pouvoir, ils ne sont pas moins criminels que les assassins Nazis.

Les images dominant aujourd’hui la scène médiatico-politique mondiale ne sont plus celles des suppliciés israéliens de l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre 2023. Ce sont celles de l’immense dévastation de Gaza après un mois de bombardements aériens israéliens, celles des familles palestiniennes décimées, celles de leurs hôpitaux qui manquent de tout, celles du million de déplacés sur les routes. Le nombre des victimes civiles à Gaza est désormais à cinq chiffres ; à elle seule l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, a perdu plus de cent agents dans les

Il a beau être un prof, il n'en demeure pas moins qu'il a une vision très réductrice du conflit israélo-palestinien. Il regarde les choses à travers un prisme exclusivement sioniste avec un seul œil tel un cyclope. Une tragédie ne peut être, selon lui, douloureuse que si elle touche les juifs ! Les autres.....anonymes.... aux yeux de l'érudit, non, elles ne sont jamais à la hauteur des souffrances vécues par les juifs, quand bien même elles seraient atroces, barbares et insoutenables. Le comble de la caricature c'est qu'ils se présente comme un "humaniste modéré". Ou tout simplement il l'est effectivement. Il est sincère. Car les palestiniens seraient des animaux anthropomorphes de la bouche même d'un sinistre israélien. C'est pourquoi leurs souffrances importe peu.

Le Maroc doit garder les accords de normalisation mais se préparer aux changements géopolitiques. Le génocide à Gaza est le point final qui risque d'accélérer déclin du leader USA. C'est tous le discours basés sur les sois-disantes valeurs qui finit de s'effondrer après les crimes du leader US dans les guerre du Vietnam et au Moyen-Orient. Mais le plus important est que ce qui se passe à Gaza agit comme une diversion qui permet à d'autres puissances d'émerger comme la Chine, l'Inde ou le Brésil. Et ces puissances rivales (une fois au sommet) ne peuvent laisser les USA et leurs alliés reprendre le dessus et feront tout pour casser. C'est logique, la Chine ne veut pas revivre le "siècle de l'humiliation", le Brésil la doctrine impérialiste Monroe ou l'Inde subir un autre colonialisme.

Sais triste tout sa pour tout le monde

c'est aux pays signataires de l'accord d'Abraham d'être réalistes, a savoir mettre en standby leurs projets concernant l'avenir économique et politique et imiter le régime algérien qui depuis 1967 déclare a qui veut l'entendre : "nous sommes pour la cause palestinienne a tort ou a raison". il se trouve que ce que les atrocités du 7/10/ est avec ce qui ont tort. le Maroc a un impératif : "sa province sud" il n'est pas raisonnable de la mettre en standby pour une cause qui dure et qui ne semble pas resolvable, l'iran se fait pendule décide ou a peine toute approche entre Israël et pays arabes (ça dépend desquels) notament ce poids lourd qu'est l'Arabie Saoudite. Le Maroc doit être pragmatique, agir comme bourguiba en juin 1967, se hâter sans se presser pour cette hypothétique palestine

Je n'arrive pas à comprendre comment on pourrait être contre les manifestations de soutiens aux Palestiniens. Ils sont en train de les exterminer, et il ne faut pas les soutenir. Quelle idéologie de pacotille!!!!

On ne devrait pas se mêler et penser à nos intérêts. On n'est pas encore une nation suffisamment dissuasive, beaucoup de retard accumulé depuis l'indépendance en grande partie à cause des gauchistes utopistes rejoints aujourd'hui par les obscurantistes fanatiques religieux : Vite une LOI pour la liberté de CONSCIENCE et une éducation laïque de qualité sans quoi c'est le naufrage autrement dit jamais de jamais d'oublier nos intérêts nationaux et mille fois Israël que les ennemis de notre intégrité Territoriale plus que sacrée....

C'est un point de vue israélien et comme on dit : cacher le naturel il revient au galop. Depuis sa création, Israël qu'elle soit dirigée par des travaillistes ou par le Likoud, cela s'est toujours traduit par des massacres du peuple Palestinien, Il dit être déçu par la non interdiction des manifestations propalestiniennes des marocains. Preuve que ce type ne comprend rien au Maroc. Le soutien au peuple martyrisé fait partie de notre ADN. La normalisation, elle, n'est qu'un positionnement politique. Nous ne sacrifions pas l'essentiel pour le business. La seule référence utilisée à chaque fois c'est la Shoa ou l'antisémitisme, alors qu'il s'agit là d'un problème de colonisation vs une indépendance. Mais ceci est écarté d'un revers de la main et ne veut même pas le concevoir.

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