C’est une autre claque qui vient d’être assenée au régime algérien, par celui qu’il considère comme son principal allié stratégique, la Russie. En effet, selon des informations relayées par le quotidien arabophone, Al Ahdath Al Maghribia du mercredi 20 juillet, c’est l’ambassadeur du Nigeria à Moscou, Abdullahi Shehu, qui a annoncé qu’une société russe, la «Russian united metlurgical company», allait investir dans le projet du gazoduc reliant, via la côte atlantique, le Nigéria au Maroc.
Cette annonce du diplomate nigérian a été rapportée par l’agence de presse russe RIA Novosti, à laquelle il a accordé une interview parue lundi dernier. Cette déclaration ne fait d’ailleurs que confirmer, selon Al Ahdath, de nombreuses informations qui ont circulé ces derniers mois et qui s’accordent sur le fait que la Russie est très intéressée par le projet de gazoduc Maroc-Nigéria.
D’ailleurs, c’est le gouvernement nigérian qui insiste lui-même pour associer la Russie dans ce projet, de par son expérience dans la construction de gazoducs. Surtout que le président Muhammad Buhari tient absolument au lancement effectif des travaux de construction du gazoduc Maroc-Nigéria en mai 2023, soit bien avant la fin de son actuel mandat présidentiel.
Ce gazoduc sera d’autant plus facile à réaliser qu’il viendra prolonger un tronçon côtier de gazoduc déjà existant, et reliant le Nigéria à d’autres pays voisins d’Afrique de l’Ouest, dont le Ghana. Mieux, il existe une convention entre le Nigéria et les pays de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) en vue de la construction d’un gazoduc reliant les 14 autres pays de l’organisation régionale au Nigéria.
Le grand intérêt russe à ce mégaprojet est perçu comme une gifle par le régime algérien, d’autant qu’il intervient après le récent choix de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), la Nigerian national petroleum corporation (NNC), ainsi que l’allemand «ILF consulting engineers» pour peaufiner la deuxième phase d'étude d’avant-projet détaillée de cette infrastructure qui sera le deuxième plus grand gazoduc au monde.
Arès avoir donné les détails sur le contenu de ces études techniques, Al Ahdath a conclu par l’appel insistant lancé par le président nigérian à l’Union européenne en vue contribuer à la réalisation du gazoduc Maroc-Nigéria. «Nous avons besoin d’un partenariat à long terme et non d’incohérences et de contradictions dans la politique énergétique verte du Royaume-Uni et de l’Union européenne. Pour changer, le Royaume-Uni et les pays de l’UE devraient investir dans notre projet de gazoduc pour acheminer le gaz nigérian via le Maroc, jusqu’en Europe», a dit Buhari, qui, avec le roi Mohammed VI, ont lancé en 2017 ce grand projet stratégique, car le plus long gazoduc sous-marin du monde, qui longera et fournira en gaz 11 pays d’Afrique de l’Ouest, deux du Maghreb et de nombreux pays de l’Union européenne.