Nouveau rebondissement dans la tristement célèbre affaire de la minorité mozabite persécutée à Ghardaïa, en Algérie. Le Congrès mondial amazigh (CMA) menace de recourir à la Cour pénale internationale (CPI) pour obtenir réparation des préjudices causés aux victimes des crimes à caractère ethnique infligés par la majorité arabe malékite à la minorité mozabite de rite ibadite, avec la complicité des autorités algériennes.
Dans une lettre adressée au Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, le Congré Mondial Amazigh (CMA), basé à Paris, menace de recourir aux instances internationales, y compris la Cour pénale internationale (CPI), pour obtenir réparation des préjudices causés à la minorité mozabite opprimée.
«Sachez monsieur le Premier ministre que les instances internationales, y compris la Cour pénale internationale et les ONG spécialisées, sont informées de la situation des détenus mozabites. Vous devez faire cesser sans délai le racisme institutionnel et l’abus de pouvoir que votre gouvernement exerce sur les paisibles populations du M’Zab. Le monde entier en est témoin», est-il relevé dans la lettre adressée par le CMA au chef de l’Exécutif algérien.
Dans cette même lettre, dont la presse algérienne se fait largement écho dans ses éditions de ce mardi, le CMA exige la libération immédiate et sans conditions des victimes des détentions arbitraires auxquelles ont procédé dernièrement les autorités algériennes.
Les détenus mozabites recourent à l’arme des «intestins vides»Toujours sur le dossier des détentions arbitraires perpétrées au mois de juillet dernier, le CMA fait état d’une grève de la faim entamée depuis une quinzaine de jours par les prisonniers politiques contre «leur détention que rien ne justifie et contre leurs mauvaises conditions de détention».
Le CMA estime que "leur état de santé a atteint un niveau très critique et ils risquent la mort à tout moment". Parmi les victimes de ces détentions arbitraires, figure l’activiste Kamel-Eddine Fekhar, arrêté au lendemain des affrontements interethniques qui ont secoué la vallée du M’Zab en juillet dernier.
Le 9 juillet dernier, pas moins de trente Mozabites ont été arrêtés par les services de police algériens. Une bavure qui en a rajouté au calvaire d’une minorité ayant compté pas moins de quarante morts et plusieurs centaines de blessés dans ses rangs.
Face à cette situation, le Sultanat d’Oman a tenté une médiation, jeudi dernier, pour régler cette crise en dépêchant son ministre des Affaires étrangères à Alger.
Se dérobant à ses responsabilités dans cette crise, Alger ressort la vieille théorie de «la main invisible» de l’étranger, accusant de manière officieuse le Maroc d’être à l’origine d’un conflit qui ne le regarde ni de près ni de loin.
Dernière trouvaille officieuse, elle a été mise sous la plume de l’Algérie (très) patriotique. Ce journal, connu pour ses accointances avec les services secrets algériens, prétend que la lettre adressée par le Congrès mondial amazigh au Premier ministre Abdelmalek Sellal est aussi «l’œuvre» du «Makhzen»!