Le "divorce de la majorité" fait la Une de la presse nationale à paraître ce mercredi 10 juillet. Et chacun y va de sa lecture. Pour Le Soir échos, "la nouvelle réalité est que le gouvernement survivra au départ des ministres, l’alternance devenant même à ce niveau inscrite dans la logique de confrontation que les hommes du pouvoir ou tentés par le pouvoir se livrent sans merci". Plus loin, le journal ajoute qu’"ils (les membres du gouvernement ndlr) ont cru incarner les vertus d’une nouvelle conception de la politique, avant que ne leur tombe sur la tête le couperet du plus dur réalisme, le caprice d’un homme que certains n’hésiteraient pas à qualifier d’opportuniste, au détriment d’un parti, d’un gouvernement voire d’un pays…".
Aujourd’hui le Maroc, de son côté, rappelle que "les ministres istiqlaliens se sont réunis mardi avec le comité exécutif pour discuter de la mise en œuvre effective de la décision et de l’approche la plus appropriée pour préserver la continuité de l’Etat et sauvegarder l’intérêt de la nation". De l’avis du quotidien généraliste, "avec Ramadan, le feuilleton du retrait de l’Istiqlal du gouvernement Benkirane approche de sa fin".
Le RNI sauvera-t-il le PJD ?
L’Economiste, quant à lui, braque ses projecteurs sur le chef du gouvernement. "Benkirane coincé", titre à sa Une le quotidien économique. Pour le journal, "la balle est dans le camp de Benkirane". Selon le support, "la durée de vie de l’actuel gouvernement dépendra de la vitesse des transactions de Abdelilah Benkirane pour former une nouvelle majorité" à moins que "le chef du gouvernement doit soumettre la démission au souverain", lit-on sur le quotidien. "Que va faire le PPS ?", s'interroge L'Economiste. Selon le journal, "si le PPS demeure au sein du gouvernement, il aura tourné le dos définitivement à la Koutla".
Qu’en sera-t-il de la "nouvelle majorité ?" A en croire Les Eco, "le départ de l’Istiqlal du gouvernement ouvre la voie à de nouvelles négociations pour la formation d’une nouvelle majorité". A ce titre, le quotidien avance que "avant même la fin de la procédure constitutionnelle relative à la démission des ministres istiqlaliens, les regards se tournent vers le RNI, qui part en pole position pour sauver le PJD". Et de poursuivre "le parti du chef de gouvernement n’a d’ailleurs pas d’autres choix que de se rapprocher de Mezouar, pour renouveler sa majorité et cela même en cas de législatives anticipées".
Cela fait deux mois que l'Istiqlal a annoncé son retrait du gouvernement. Le parti de la balance vient de passer aux choses concrètes en exigeant de ses ministres de remettre leur démission au chef du gouvernement. Quelle sera la configuration du gouvernement Benkirane II ? Le leader du PJD réussira-t-il rapidement à former une nouvelle majorité ? Et si le RNI dit non, que fera Benkirane ? Une chose est sûre, le chef du gouvernement est appelé à agir vite pour dépasser cette crise gouvernementale et former un Exécutif dont la principale mission est d'aller vite dans les réformes.