Grand Format Le360. Abdellatif Miraoui dévoile son projet de réforme de l’université

Abderrahim Et-Tahiry / Le360

Lors de son passage à l’émission Grand Format Le360, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Abdellatif Miraoui, nous a parlé des grandes lignes de sa feuille de route. L’occasion d’aborder quelques sujets d’actualité: la formation en médecine, le bachelor et l’affaire «sexe contre bonnes notes».

Le 02/03/2022 à 19h00

«Le harcèlement sexuel ou moral est un phénomène mondial. Ce sont des cas isolés qu’il ne convient pas de généraliser», a ainsi réagi le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, en réponse à une question sur les enseignements tirés de ces affaires qui ont secoué certains établissements universitaires, connues sous le nom «Sexe contre bonnes notes».

«L’université marocaine compte en son sein des professeurs et des cadres administratifs dévoués à leur travail», a insisté Abdellatif Miraoui, tout en promettant une tolérance zéro. «Dès que le moindre soupçon apparaît, l’inspection générale se déplace. Nous agissons en suspendant les personnes incriminées et, s’il le faut, en soumettant le dossier directement à la justice».

L’abandon du BachelorInterrogé sur les raisons qui ont poussé le ministère à mettre fin au système du bachelor (cursus de 4 ans) qui a commencé à être expérimenté cette année dans certaines facultés, Abdellatif Miraoui a estimé que la pandémie n’a pas laissé le débat se poursuivre autour de ce projet. Il n’a pas omis de citer l’avis défavorable du Conseil supérieur de l’éducation, qui avait été saisi, a-t-il précisé, par le gouvernement El Othmani.

«On a ajouté des soft skills au détriment des compétences scientifiques fondamentales. Que deviendrait le master après les 4 années du bachelor? Le master serait-il à cinq ou à six ans? Que deviendrait le bachelor par rapport à une licence normale dans le paysage de l’administration publique?», plusieurs questions, a énuméré Miraoui, qui sont restées sans réponse. «On ne devrait pas ouvrir les bachelors en l’absence du décret et du cahier des normes pédagogiques nationales», a-t-il ajouté.

Le ministre a tenu toutefois à rassurer sur le fait que 95% des étudiants inscrits au bachelor (plus de 20.000) ont déjà basculé soit vers une licence fondamentale, soit dans les licences d’excellence professionnelle. «La question du bachelor est aujourd’hui derrière nous», a martelé Abdellatif Miraoui.

Par ailleurs, le ministère vient de lancer un large processus de consultation en vue de co-construire un «Plan d’accélération de la transformation de l’écosystème de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation», avec la participation de l’ensemble des parties prenantes. Ce travail de concertation se poursuivra avec les assises régionales, prévues à partir du 12 mars prochain. Si tout se passe comme prévu, la feuille de route de Abdellatif Miraoui sera prête d’ici fin mai et devrait déboucher sur une nouvelle version amendée de la loi 00-01, appuyée d'un nouveau statut pour les enseignants chercheurs et le personnel dans les universités.

S’agissant du financement de cette réforme (renforcement de l’encadrement, nouvelles infrastructures, digitalisation, etc), le gouvernement actuel, souligne Abdellatif Miraoui, est prêt à relever le défi, car la capital humain devient le nœud de tous les développements. «Le Maroc n’a ni pétrole, ni de gaz. Le pays a une courbe de jeunesse qui est extraordinaire, il faut absolument qu’on arrive à profiter de cette situation», a ainsi soutenu le ministre.

A noter enfin que lors de son passage à Grand Format Le360, le ministre de l’Enseignement supérieur a bien voulu donner plus de détails sur les objectifs et modalités de mise en œuvre de la réforme de la formation en médecine, dont la durée sera réduite de 7 à 6 ans et ce, à partir de la prochaine rentrée universitaire. Nous y reviendrons.

Par Wadie El Mouden avec Abderrahim Et-Tahiry et Adil Gadrouz
Le 02/03/2022 à 19h00

Bienvenue dans l’espace commentaire

Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.

Lire notre charte

VOS RÉACTIONS

Encore une fois , on s'attarde sur des considérations bureaucratiques au lieu de s'attaquer au fond du problème qui est la nécessité d'adapter les enseignement aux besoin du marché du travail si l'on ne veut pas se retrouver avec une génération d'étudiants chômeurs en plus. Ce ministre n'a visiblement rien compris au problème . ca n'est pas étonnant après sa proposition ahurissante de diminuer le nombre d'années d'études en médecine pour répondre au problème de la fuite des médecins vers l'étranger. On ne met pas d'avantage d'eau dans la baignoire quand il y a une fuite. On répare d'abord la fuite.

Ce ministre devrait décamper.Il n'est pas à la hauteur.

Chaque ministre qui arrive dit que les autres avant lui n’ont rien compris. C’est une maladie marocaine. En plus ce ministre radote et il n’a aucun projet si ce n’est détruire ce qui a été fait et faire de la communication et rien de plus. En plus, ses relations avec tous les acteurs est exécrables et les différents compétences du ministère sont en train de démissionner les unes après les autres. C’est le ministre le moins méritant de ce gouvernement.

C'est de la désorganisation totale. Pourquoi espérimenter le bachelor sur 20000 étudiants. Pourquoi avoir attendu le mois de février pour signaler l'annulation du bachelor. Les étudiants ont déjà passé leurs modules. En plus, Les élèves option licence ont pris de l'avance sur les autres.c'est du gâchis.

0/800