Grève des enseignants: 8 millions d’élèves en dehors des classes

Chakib Benmoussa, ministre de l'Education nationale.

Chakib Benmoussa, ministre de l'Education nationale. . Brahim Taougar / Le360

Revue de presseAlors que la situation entre les syndicats et le ministère de tutelle est de plus en plus tendue à cause du nouveau statut unifié des enseignants, plusieurs voix dénoncent l’impact de ces tensions sur la scolarité des élèves. Cette revue de presse est tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 24/10/2023 à 18h34

Qu’elles soient justifiées ou pas et quel que soit le secteur où elles sont déclenchées, les grèves font toujours des victimes collatérales. C’est encore plus flagrant quand elles interviennent dans l’Education. Avec la situation tendue que connaît le secteur à cause du nouveau statut des enseignants, ce sont plus de 8 millions d’élèves qui risquent d’être impactés par la grève annoncée par les syndicats.

Dans son édition du mercredi 25 octobre, Al Ahdath Al Maghribia rapporte que plusieurs voix s’élèvent aujourd’hui pour s’indigner contre les heures de cours dont seront privés les élèves, si les syndicats du secteur de l’enseignement mettent à exécution leurs menaces de grève. Parmi ces voix, on notera celle de l’Observatoire nationale de l’Education et de la Formation qui souligne la gravité de ces situations où les élèves se retrouvent pris en otages dans le bras de fer entre les syndicats du secteur et le ministère de tutelle. L’organisme insiste sur le fait que ces tensions, quelles qu’en soient les raisons, ne doivent en aucun cas impacter les élèves. L’Observatoire appelle ainsi à la conscience professionnelle et à la nécessité de relier les droits et les obligations de chacune des parties prenantes. Dans le même registre, ajoute le journal, l’Observatoire s’est également dit très inquiet de la situation que vit actuellement le secteur de l’enseignement, d’autant que les tensions entre les enseignants et le ministère de tutelle semblent avoir atteint des niveaux jamais vus jusque-là. Ceci pourrait, d’après la même source, avoir de graves répercussions sociales touchant à la fois les élèves, les enseignants, les cadres administratifs et, plus globalement, les familles.

Comme le souligne le quotidien, plusieurs points de blocage restent en suspens entre les syndicats et le ministère, dont le dossier des enseignants contractants. Ces derniers ont d’ailleurs déjà entamé, ce mardi, une grève de deux jours qui devrait être suivie d’autres modes de protestation.

Selon les sources d’Al Ahdath Al Maghribia, les dossiers qui divisent aujourd’hui avaient pourtant fait l’objet, à deux reprises, d’accords entre le gouvernement et les principaux syndicats: le premier en janvier 2022 et le second en janvier 2023. Ceci constitue en soi une contradiction et soulève plusieurs questions quant à la persistance des tensions dans le secteur, écrit l’Observatoire national de l’Education et de la Formation dans un communiqué. Et, dans ce cas de figure, ce sont principalement les élèves qui souffrent de l’annulation des cours, ce qui n’est pas sans conséquences sur tout le système éducatif, tous niveaux confondus.

Pour ce qui est du fond du problème, à savoir le nouveau statut unifié des enseignants, l’Observatoire se montre pessimiste, considérant que celui-ci ne répond pas aux attentes de toutes les parties concernées, sans parler de l’effort budgétaire conséquent qu’il induit.

Pour rappel, la Fédération nationale des parents d’élèves avait aussi dénoncé la situation que vit le secteur de l’enseignement, avec des grèves à répétition dont les principales victimes restent les élèves. Elle avait déjà exprimé ses inquiétudes, car le programme scolaire de cette année ne pourra être achevé, au regard des heures de cours manquées à cause de cette situation tendue.


Par Fayza Senhaji
Le 24/10/2023 à 18h34

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Le coude à coude entêté du ministre de l'éducation nationale avec ceux qui sont sensés accompagner nos enfants à croire en un monde meilleur est injustifié. Le professeur est un élément majeur dans l'avenir de ce pays, sa démotivation déteint sur toute la jeunesse estudiantine marocaine. Il y des pôles tel la santé et l'éducation ou la clairvoyance et la bienveillance doit primer sur toute autre considération pour le bien-être de nos enfants. Donner aux professeurs ce qu'il réclament, ce n'est encore pas assez compte tenu de leur mission sacrée.

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