Le silence observé par la MINURSO face aux provocations du Polisario dans la région de Guerguerat est à tout le moins incompréhensible. La force onusienne, positionnée depuis la mi-août 2016 à mi-chemin entre la position de mercenaires du Polisario hérissés d'armes et celle de forces de sécurité marocaines, n'a curieusement pas estimé utile de réagir aux fanfaronnades puériles auxquelles se livre le chef du Polisario lui-même, ces derniers jours.
Le show auquel s'est adonné Brahim Ghali, pas plus tard que le week-end dernier, dans ce que le FP considère comme étant la "première zone militaire", Guerguerat, qui est une région marocaine démilitarisée évacuée par les FAR en vertu de l'accord de cessez-le-feu de 1991, aurait dû nécessiter au moins un rappel à l'ordre.
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Il n'en a rien été. A part cet acharnement du chef du Polisario, cité à comparaître devant la justice espagnole pour répondre de crimes contre l'humanité, à poursuivre dans la voie de l'escalade, encouragé par le silence de la MINURSO. Dernière provocation en date, après le "photocall" de Brahim Ghali à Guerguerat, côté Atlantique, la décision du Polisario annoncée aujourd'hui d'installer des postes de surveillance fixes dans la même région, franchissant ainsi un nouveau palier dans l'escalade.
Certes, ces gesticulations mettent en évidence le désarroi de la nouvelle direction du Polisario face à la percée africaine retentissante du Maroc, dont le retour au sein de l'Union africaine attend d'être acté en janvier 2017 et face au succès diplomatique indéniable réalisé par la diplomatie marocaine au sein des instances internationales, notamment après le camouflet infligé au FP par la présidence espagnole du Conseil de sécurité, au lendemain de la claque judiciaire assénée au chef du Polisario, convoqué dernièrement par la justice espagnole pour être entendu sur des accusations de génocide, d'assassinats et de disparitions forcées...
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Mais voilà, les gesticulations du Polisario à Guerguerat, si puériles soient-elles, n'en restent pas moins dangereuses. Elles ne peuvent se poursuivre impunément. Personne n'ignore que, par ces provocations, le front de mercenaires veut imposer un nouveau fait accompli dans une zone tampon évacuée par les Forces armées royales (FAR) en vertu de l'accord de cessez-le-feu signé le 12 octobre 1991. Il faut que le Polisario comprenne que l'armée marocaine a procédé juste à un repli tactique et qu'elle peut se redéployer à tout moment pour déloger les mercenaires arrivés dans la région à bord de pick-up bardés de mortiers et de mitraillettes!