Handicap: à Agadir, les élus islamistes n'aiment pas les sourds-muets

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Revue de presseKiosque360. Les élus islamistes de la ville d'Agadir ont adopté une décision qui devrait mettre à la rue plus de 380 personnes sourdes-muettes.

Le 22/04/2021 à 19h07

C’est une décision qui met en émoi une grande partie de la population d’Agadir. Plus de 380 personnes sourdes-muettes devraient se retrouver dans la rue après que le Conseil de la ville, dirigé par les islamistes, a adopté une décision touchant à l’association qui en prend soin.

L’information est rapportée par Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du vendredi 23 avril. Le journal explique que le Conseil communal a adopté une décision visant à récupérer un bien immeuble dont la ville est propriétaire, mais qui était jusque-là utilisé par l'Association de Sauvegarde et de Protection des Sourds d'Agadir. Citant un document officiel consulté, le quotidien ajoute que le Conseil de la ville justifie sa décision par un projet confié à une société de développement local pour la construction dans ces locaux d’un conservatoire de musique.

Dans le même document, souligne la même source, le Conseil promet de trouver un autre local pour abriter l’association et les personnes dont elles s’occupent. Sauf que ce dernier ne manque pas de prendre les précautions d’usage en mentionnant, noir sur blanc, que le Conseil ne saurait être tenu pour responsable s’il ne parvient pas à trouver un local adéquat à l’association.

En d’autres termes, pour calmer les critiques, le Conseil de la ville promet un nouveau local, mais sans pour autant s’y engager formellement.

Pour sa part, l’association, très connue dans la ville pour son action au profit des personnes souffrant de handicap, considère la décision de la ville comme inattendue et surprenante. Elle insiste, selon Al Ahdath Al Maghribia, sur le fait que le premier perdant dans cette histoire, sont ces enfants sourds-muets et dont l’âge dépasse parfois à peine 3 ans. Sans ce local, ces enfants perdront inéluctablement leur droit à l’enseignement. Ceci sans parler bien sûr du sort des encadrants qui travaillent aux côtés de ces jeunes.

Dans ce qui ressemble à une tentative de dernière chance, l’association a adressé plusieurs missives à différentes parties afin d’intervenir et de dissuader le Conseil de la ville de lui retirer son local.

Par Fayza Senhaji
Le 22/04/2021 à 19h07